Voyage en Turquie – 2012
La « route de l’espoir » (route entre Nouakchott en Mauritanie et Bamako au Mali) étant devenue quelque peu douteuse et risquée en raison d’attaques de groupuscules armés, nous avons décidé de momentanément abandonner l’Afrique et de nous orienter vers la Turquie.
Depuis longtemps, nous souhaitions retourner dans ce beau pays où nous avions pu voir il y a 9 ans combien les besoins dans certaines zones reculées sont encore grands.
Nous ne doutons pas que l’accueil soit toujours aussi grand malgré la barrière de la langue !
Le turc nous étant totalement impossible à comprendre, nous partons avec un dictionnaire d’anglais et un petit « Harrap’s » pour le Turc.
Nous avons contacté l’association France Turquie Midi-Pyrénées et nos propositions de transports ont été les bienvenues.
Cette association s’est mise en rapport avec une ONG turque qui gère des orphelinats (la fondation AZIS NESIN) et une association d’aide aux enfants de village en lien avec des universitaires d’Uludag Universitesi et du « Lions Club » de Bursa (ville en face d’Istanbul de l’autre côté de la mer de Marmara).
France Turquie Midi-Pyrénées nous a donc confié une trentaine de colis auxquels nous en avons rajouté au moins autant avec en plus 3 fauteuils roulants, et des cannes anglaises.
Bref comme d’habitude Orion est plein comme un œuf au départ de la maison….
Comme l’année précédente, Cécile, maintenant en classe préparatoire vétérinaire, viendra nous rejoindre 1 semaine avec son copain à Ankara au moment des vacances scolaires.
Nous allons prendre le bateau à Ancona en Italie : après 1300 kilomètres d’autoroute, nous arrivons devant Ancona un vendredi soir. Le bateau devant nous amener à Igoumenitsa en Grèce est prévu le samedi. En effet, nous ne tenons pas à traverser les Balkans encore peu stables. De plus, vu le prix du gazole et l’appétit d’Orion, il est plus avantageux de prendre le bateau, car nous bénéficions du tarif camping-car pour les traversées !
Le bateau arrive avec 1heure et demie de retard et repart avec 2heures et demie de retard !
La quantité de semi-remorques embarquées est hallucinante entre 2 et 300 pour quelques fourgons et 5 ou 6 voitures !
Le bateau après Igoumenitsa poursuit sa route vers Patras et donc nous embarquons dans les derniers puisque nous descendrons avant la plupart des véhicules.
La traversée est très calme et le ferry arrive vers midi trente au lieu de 9 heures et demie !
Il nous a été impossible de trouver un cybercafé à Igoumenitsa en débarquant du bateau et donc la mise à jour du site attendra…
Après une tentative d’internet à Thessalonique, nous abandonnons, car les parkings de cette mégalopole ne sont vraiment pas prévus pour Orion et nous nous rabattons sur une petite ville de banlieue. Les nuits dans la campagne sont quelque peu fraîches….
À plusieurs reprises, nous grimpons bien haut, avec la neige au bord de la route pour retrouver les champs d’arbres fruitiers en fleurs quelque 30 kilomètres plus loin.
Le passage de la frontière turque est une simple formalité malgré plusieurs guichets (police, gendarmerie, douane, contrôles, etc..). En 1 heure, la frontière est passée et nous roulons en direction d’Istanbul.
Le soir, nous sommes attendus à l’orphelinat près d’Istanbul pour une première distribution…
Dès notre arrivée, nous sommes priés de passer à table avec les enfants, ensuite c’est la réunion hebdomadaire des enfants avec les éducateurs et les responsables.
L’ordre du jour du soir est autour d’ AZIZ NESIN à l’origine de la fondation dont fait partie cet orphelinat : célèbre auteur turc, ses droits d’auteurs vont à la fondation.
Bien sûr, nous ne comprenons pas grand-chose malgré une traduction et une présentation succincte, mais les enfants ont l’air très intéressés par l’intervention du petit fils d’Aziz Nesin et par une personne qui l’a côtoyée pendant 16 ans.
Dans cet établissement les enfants peuvent trouver un havre de paix et une éducation garantie jusqu’à l’âge adulte : orphelins pour les uns, confiés par des familles trop pauvres pour d’autres afin de leur assurer une éducation, ils sont recueillis ici pour une vingtaine d’années et les niveaux d’études sont très variés : cela va depuis le tout début du primaire jusqu’à l’université (parfois à l’étranger) ou des apprentissages suivant leurs capacités. Ici, il y a 43 enfants et environ 30 dans un autre centre. Certains reviennent même à l’âge adulte parfois avec leurs enfants dans cette véritable famille où ils ont appris ce que le mot communauté signifie.
Nous dormons dans le jardin et le lendemain nous commençons la répartition avant de décider de faire une journée de repos.
Nous déchargeons tous les cartons destinés à l’orphelinat et une partie de la collecte de fournitures scolaires. Il faut dire que cette année notre docteur de famille nous a fait passer beaucoup de choses qu’il a pu récolter par l’intermédiaire de son épouse. Encore un grand merci à eux, car ils vont pouvoir aider aussi des écoles de montagnes près de Bursa.
En accord avec les responsables de l’orphelinat, nous préparons dans l’après-midi un petit diaporama pour les enfants pour bien leur montrer que l’Afrique est un continent et non un simple pays, car Klaus (le coordinateur) a beaucoup de difficultés à le leur faire comprendre…
Ici les enfants sont dans un cadre très agréable et ils baignent dans la culture : Azizs Nizin a écrit quelque 126 livres dont certains ont même été traduits en chinois. Il a laissé ici une bibliothèque très importante et un véritable musée d’art avec beaucoup de pianos (et certains jeunes se débrouillent pas mal).
Après le repas du soir, nous projetons donc ce diaporama en essayant de nous faire comprendre en anglais que Klaus (lui-même allemand) traduit en turc ! Bref, tout se déroule bien et les questions sont assez nombreuses.
La nuit est un peu moins fraîche que la précédente, et nous quittons nos hôtes en direction d’Istanbul, mégalopole de 12 millions d’habitants s’étendant sur 80 kilomètres.
Nous voulons prendre le ferry en direction de Yalova de l’autre côté de la mer de Marmara, mais arrivé au port en plein centre d’Istanbul, à 2 pas du palais de Topkapi, les employés nous annoncent que la mer est trop mauvaise et que les bateaux ne prennent donc pas les camions !
Nous sommes donc obligés de traverser entièrement Istanbul avec Orion et ce n’est pas toujours simple !
Nous allons prendre un autre ferry beaucoup plus au sud, mais qui est dans un bras de mer très abrité et là c’est une noria de ferry qui embarque des camions et des bus en permanence. Il y a 2 à 3 ferries en même temps à quai qui ne s’amarrent même pas, déchargent et chargent avant de repartir pour une demi-heure de traversée au cours de laquelle nous en croisons 4 autres… Il faut dire qu’aujourd’hui, en raison de la mer trop forte tous les poids lourds se rabattent sur cette ligne pour éviter un détour de près de 200 kilomètres.
Peu après la traversée, nous faisons halte au milieu d’oliviers au bord d’un lac pas très loin de Bursa.
Odile, la présidente de l’association pour le compte de qui nous acheminons ces colis, nous a fait savoir qu’elle pouvait être là samedi soir et donc nous attendrons son arrivée pour les livraisons dans les villages de montagnes. Après quelques courses, nous arrivons donc à Bursa, grande ville de 2millions d’habitants.
Nous repérons d’abord un coin dans la banlieue pour dormir au calme, mais la cousine d’Odile et son mari tiennent à nous recevoir chez eux….
Nous sommes donc accueillis dans leur grand appartement où ils vivent avec leurs 2 enfants.
Le lendemain matin, nous laissons Orion pour aller dans le centre en métro pour visiter un peu cette ancienne capitale de la soie.
Le « pasar » (marché couvert sorte de souk) est gigantesque avec des quartiers entiers dédiés à la bijouterie, aux vêtements, aux cuirs… et bien sûr le plus célèbre : à la soie.
Isabelle y achète des fils pour sa dentelle aux fuseaux.
Le soir Odile arrive très tardivement, car nous sommes samedi et elle n’a pas pu prendre le bateau qu’elle voulait. Elle a donc dû prendre un bus pour venir d’Istanbul à Bursa.Nous devons aller en montagne à 75 kilomètres environ livrer une bonne partie de la cargaison d’Orion.
Nous partons en avance avec le camion, car surtout en montagne Orion ne va pas vite. La voiture avec Odile, Taner (le cousin d’Odile) et ses enfants nous rejoint à l’entrée de Kélès, une petite ville d’environ 4000 habitants.
De là, nous rejoignons un petit village où une association d’étudiants de l’université de Bursa intervient depuis quelques années.
En effet, ces étudiants choisissent chaque année un village dans lequel ils décident d’intervenir en aidant les enfants dans leur scolarité, les agriculteurs dans leur travail des champs, en faisant des campagnes de sensibilisations aux premiers secours, etc…
Un grand bravo, car leur travail s’inscrit dans la durée et ils viennent dans le village choisi tous les dimanches avec un bus !
Cette association nous dirige ensuite vers un tout petit village que les étudiants ont sélectionné pour nous.
À Kiranishiklar, nous sommes donc accueillis par le responsable local qui s’occupe des plus démunis.
Après plusieurs thés, et de longues discussions où les interlocuteurs refont le monde, nous vidons une bonne partie d’Orion dans une salle d’école et cela fait un bon tas….
Beaucoup de palabres et de remerciements, mais heureusement, nous avons nos interprètes !!!
Nous mangeons ensuite avec les étudiants dans un internat à Kélès avant de rentrer sur Bursa.
La journée a été bien remplie et très riche en contacts même si nous ne parlons pas le turc !
Havva et Taner, les cousins d’Odile, nous reçoivent chez eux d’une façon exceptionnelle et malheureusement nous ne savons guère comment les remercier.
Heureusement, ils envisagent de venir voir Odile à Toulouse et nous avons bien l’intention de nous rattraper à cette occasion…
Les petits déjeuners ou les repas que nous partageons avec eux sont bien sûr typiquement turcs et ils essayent de tout faire pour que nous soyons ici comme chez nous !
Bref, c’est l’accueil turc dans tout ce qu’il a de plus extraordinaire et de plus sympathique.
Le lendemain, nous avons rendez-vous en début d’après-midi à l’université de Bursa où Odile nous a demandé d’apporter des cartons de livres ayant appartenu à son mari décédé il y a 5 ans.
Il a été le doyen de cette université et Odile y a enseigné dans le département français. Nous sommes donc accueillis par ses anciens collègues et reçus par les responsables, puis par le doyen actuel.
Ensuite, nous acheminons les 3 fauteuils roulants qui étaient en pièces détachées sur le toit d’Orion à l’hôpital qui est dans le campus universitaire.
En effet, ils nous ont été demandés pour aider le service d’oncologie qui en a un grand besoin pour les enfants cancéreux en traitement.
La journée a encore été très riche en échanges et nous gardons plein d’images dans la tête avant de nous endormir. À la demande d’étudiants en français nous devions évoquer la philosophie de nos voyages avec un petit diaporama, mais c’est une semaine entièrement dédiée aux examens et donc bien sûr ils ont d’autres idées en tête et notre intervention est annulée.
Mardi matin, nous retournons avec Odile au « pasar », car une autre spécialité de la ville est le tissu éponge et Odile connait bien certains magasins très intéressants du moins pour Isabelle (bijoux obligent !).
L’après-midi, nous sommes attendus par l’Association Culturelle Turquie-France de Bursa qui est en train d’essayer de se monter en Alliance française.
Odile y explique le but de son association à Toulouse, pourquoi elle a choisi Bursa et nous intervenons là aussi pour expliquer notre démarche et les raisons de notre présence.
Nous y sommes accueillis entre autres par 2 jeunes Françaises ayant épousé des Turcs et bien décidées à aller de l’avant avec de nombreux cours et par le biais de diverses actions. Nous y rencontrons également un professeur diplômé d’orthopédie et de chirurgie de la main qui s’occupe d’un site francophone dont il nous demande de faire partie…
De plus, une des responsables de l’Association Culturelle Turquie-France souhaiterait faire un article sur nous dans un journal diffusé auprès d’expatriés…
Le soir, nous sommes attendus chez des amis d’Odile. Après un somptueux repas et une excellente soirée chez les parents d’Inal, jeune Turc qui fait ses études à Toulouse, Havva nous cite un proverbe turc : « Après un repas comme ça tu te couches à plat dos ou tu fais 500 pas ». Il nous faudrait au moins 1000 pas… Et nous allons nous coucher la tête pleine de superbes images et le cœur plein de belles rencontres.
Le lendemain, en début d’après-midi, nous allons à l’ancienne école d’Inal, cette « école-collège-lycée » est entièrement bilingue, soit turc-français, soit turc-anglais. La directrice nous reçoit avec deux professeurs de français toutes deux Françaises. Café, thé et beignets nous sont offerts. Décidément, les Turcs sont vraiment très accueillants (tant pis pour la ligne).
Puis nous quittons Bursa avec regret, car nous avons passé de forts bons moments et fait de bien belles rencontres qui resteront gravées dans nos cœurs.
Comme ils nous l’ont conseillé, nous visitons le village de Cumalikizik, village ottoman en cours de restauration. C’est très joli et intéressant.
En repartant en direction d’Ankara nous nous arrêtons au « pazar » hebdomadaire où nous achetons des fruits, des légumes et une jolie dorade.
Nous poursuivons ensuite notre route vers Ankara en traversant la steppe anatolienne.
Le lendemain, nous visitons les ruines de Gordion, le tombeau du roi Midas, hélas sans pièces d’or et sans pouvoir dénouer le fameux nœud gordien puisqu’Alexandre le Grand l’a fait avant nous.
Nous traversons Ankara pour aller repérer un coin pas trop loin de l’aéroport en prévision de l’arrivée de Cécile et de son copain.
Au petit matin, nous laissons Orion sur un parking à la sortie du village près duquel nous avons passé la nuit et partons en bus pour Ankara. Nous voulons payer le trajet directement au chauffeur, mais il faut une carte… Tant pis, le chauffeur nous fait signe de passer : « vous paierez la prochaine fois », nous dit-il en turc (du moins, c’est ce que nous avons compris…).
À Ankara, nous visitons le musée des civilisations anatoliennes qui, bien qu’il soit en travaux, est très intéressant et possède des pièces extraordinaires.
Le retour est plus mouvementé : nous avons bien acheté une carte pour 2 personnes, mais lorsque nous entrons dans le bus dont l’arrêt est loin du guichet le chauffeur nous fait tout un discours en turc auquel nous ne comprenons strictement rien, mais au ton de voix nous subodorons que nous n’avons pas payé la bonne somme et qu’il veut nous faire redescendre. Bien évidemment ne comprenant rien et montrant ostensiblement notre carte de bus nous faisons de la résistance et… nous avons le chauffeur à l’usure. Le bus est bien rempli et le chauffeur conduit à la brutasse, mais nous arrivons à bon port et sommes ravis de retrouver notre cher Orion.
Le lendemain, nous allons dans la montagne et passons une journée tranquille. Vers 10 h du soir, nous allons à l’aéroport et nous dirigeons vers le parking des bus. Mais là aussi pour entrer dans le parking il faut … une carte ! Pierre décide de contourner la barrière, mais il n’a pas vu des plots qui empêchent le passage normal. Il les renverse allègrement ! Après quelques explications et excuses, les gardes nous disent que ce n’est pas grave ! Ouf !
Nous récupérons Cécile et Quentin sans problème et repartons en payant le parking, mais sans carte !
Suis une journée de transition pour la Cappadoce puis bivouaque aux portes de la Cappadoce.
Le lendemain visite de Göreme et de son musée en plein air où nous voyons de très belles églises troglodytes datant du X au XIIe siècle et une quantité faramineuse de touristes en particulier japonais. Là aussi, le site est en réfection donc plusieurs églises sont fermées. Pour rentrer dans la seule restaurée il faut payer un supplément et les photos sont évidemment interdites dans les églises les plus belles, dommage !
Nous avons décidé de faire un petit tour en montgolfière au-dessus de la Cappadoce et comme le départ doit se faire à 5h20 du matin, nous passons la nuit dans un camping pour éviter de démonter la tente des jeunes à une heure si matinale…
Le vol au-dessus des cheminées de fées et dans les vallées de la région est magique.
Je pense que les jeunes en garderont le souvenir toute leur vie.
Seul petit bémol, s’il y a 9 ans nous avions la sensation d’être un aigle solitaire en vol, maintenant ce serait plutôt un vol d’étourneaux tellement il y a de ballons qui volent ensembles !
L’après-midi, nous allons réserver une chambre à Avanos chez « Kirkit Pension », car nous gardons un souvenir extraordinaire des soirées chez eux d’il y a 9 ans et Cécile nous a demandé si nous pouvions y retourner pour un soir.
De plus, un des frères Kirkit tient une agence de voyages et nous voulons essayer de voir s’il n’y aurait pas une solution pour que les jeunes puissent retourner à Ankara sans que nous soyons obligés de les amener avec Orion. En effet, cela nous ferait économiser environ 400 kilomètres ce qui n’est pas négligeable vu le prix du gazole encore plus cher qu’en France (de tout notre voyage France, Italie, Grèce Turquie, c’est encore en France qu’il est le moins cher…).
Nous envisageons donc avec « Kirkit voyage » de leur faire prendre le bus puis la navette qui va à l’aéroport puis en discutant du type de voyage que nous faisons, le patron « réalise » qu’il va chercher une famille pour qui il a organisé un périple en Cappadoce. Il doit justement envoyer un véhicule les chercher à l’aéroport d’Ankara et il nous propose donc de profiter d’un aller à vide pour emmener Cécile et Quentin à Ankara.
De plus, son père s’occupe d’une association locale aidant les personnes en difficultés sur Avanos et comme Cécile nous a amené une grosse valise pleine de vêtements à donner nous en profiterons pour les leur faire passer…
La journée se termine par un tour des potiers, spécialité de la ville.
Nous avions repéré un coin tranquille dans une vallée lors du vol en montgolfière et nous nous y sommes installés avec Orion et la tente des jeunes.
Nous savions que le bruit intermittent des tuyères des montgolfières nous réveillerait, mais nous n’avions pas prévu qu’en fait c’était un des très nombreux lieux de décollage…
Orion doit donc être déplacé légèrement et heureusement la tente des jeunes peut rester en place !
Nous pouvons donc assister aux premières loges à tous les préparatifs !
Après une demi-heure d’agitation, le calme revient et les jeunes se rendorment dans la tente dont ils ne sont même pas sortis !
Nous nous promenons le matin dans la « vallée rose » à admirer cheminées de fées, sculptures de dame nature et de nombreux pigeonniers qui ont fait la richesse de cette région.
L’après-midi, nous allons visiter une ville souterraine près de Tatlarin.
Seuls 2 étages sur 10 peuvent se visiter partiellement, mais c’est assez impressionnant avec leurs salles, leur système de porte réalisé avec un gros disque rond en grès, leur système d’aération, d’interphone, de toilettes avec fosse septique, etc.
Nous passons donc la soirée chez « Kirkit Pension » une adresse très routarde et très sympathique que je recommande chaleureusement à tous ceux qui vont en Cappadoce. L’ambiance familiale y est garantie avec une table d’hôtes où viennent se rajouter les frères Kirkit et se finissant avec des gitans pour la musique… De quoi passer un excellent moment garanti !
Après le copieux petit déjeuner chez Kirkit typiquement turc avec salades, fromages, frites, beureks etc …, nous passons la matinée à déambuler dans le marché hebdomadaire d’Avanos. L’ambiance turque garantie contraste avec celle de Göreme qui est franchement gâchée par l’afflux de touristes.
L’après-midi nous allons visiter un autre caravansérail avant de chercher en vain une belle vallée signalée dans le routard. Nous partons à la recherche de cheminées de fées encore coiffées de leur chapeau protecteur, mais malheureusement il y en a moins que quand nous étions venus il y a 9 ans… puis nous établissons notre campement au-dessus d’une petite vallée superbe et totalement tranquille.
Nous passons la matinée à visiter églises et monastères byzantins et troglodytes près de notre campement. Ici, il y a très peu de touristes et les ballades sont fort agréables. Nous décidons ensuite de retourner sur Avanos d’une part pour effectuer quelques emplettes souvenirs d’autre part pour nous offrir un petit doner avec les jeunes et enfin pour essayer de résoudre le problème du téléphone avec la carte sim Turque qui étrangement ne fonctionne plus.
Il s’avère, après moult explications et grâce à la traduction d’un guide de Kirkit Voyage, que les téléphones étrangers sont systématiquement bloqués après un délai de 15 jours.
La seule solution est d’aller à la ville voisine chez l’opérateur pour payer (une taxe bien sûre) afin de le faire débloquer pour 3 mois de plus ! Heureusement, le guide accompagne Pierre pour cette opération peu banale ! Le téléphone sera débloqué dans 2 à 6 jours !
Malheureusement, le temps passe vite et peu après le retour il est l’heure d’amener Cécile et Quentin au minibus qui les amènera directement à l’aéroport. Certes, ils vont arriver très tôt et passer une partie de la nuit à l’aéroport, mais le système de carte magnétique nécessaire pour prendre les bus entre Ankara et l’aéroport est tellement compliqué que cela vaut mieux pour eux.
Ils repartent le cœur un peu gros certes, mais la tête pleine d’images fabuleuses.
Nous partons ensuite pour Konya que nous visitons le lendemain.
Capitale des derviches tourneurs, nous avions un peu délaissé Konya il y a 9 ans en raison du trop grand nombre de femmes voilées en noir de la tête aux pieds.
Cette année, il y en a moins, mais on sent une pression religieuse très forte avec des appels à la prière très forts et omniprésents et même la diffusion dans la rue des prêches comme au Maghreb.
La visite du mausolée du fondateur de cet ordre est cependant très intéressante et nous aimons nous « perdre » à nouveau dans le « pasar » où Isabelle trouve des rubans et des fils pour ses travaux en France.
Nous commençons à arriver à nous faire comprendre avec quelques mots en turc et la gentillesse des gens fait le reste…
Nous repartons ensuite en direction des lacs bleus de la région d’Egirdir en installant notre campement en montagne vers 1300 mètres. Heureusement, Orion est bien isolé…
À Beysehir, nous nous installons au bord d’un superbe lac.
Après un grand tour dans les rues de Beyséhir, nous visitons une ancienne mosquée de la fin du 13° siècle dont les piliers intérieurs sont en cèdre. Cette pure merveille est en parfait état et le sol (3 à 400 m2) est entièrement recouvert de somptueux tapis.
La Turquie est un des très rares pays où les « non-croyants » peuvent entrer librement visiter les mosquées (après avoir enlevé les chaussures et à condition bien sûr que la tenue soit correcte pour les hommes et que les femmes aient recouvert leurs cheveux). Nous apprécions largement cette possibilité offerte aux non-musulmans que nous n’avons ni au Maghreb ni en Afrique.
Behséhir est située au bord d’un des « lacs bleus » surnommés ainsi en raison d’une algue présente dans l’eau qui la rend turquoise.
Pour trouver un petit coin sympathique pour la nuit, nous longeons donc ce lac avant de tomber sur notre bonheur au bord de l’eau. (Selon le « guide bleu » si le paradis existe sur terre il se situe ici, mais il ne faut pas exagérer quand même…)
Le lendemain, nous partons vers Egirdir au bord d’un autre lac, mais la tempête se lève dans la matinée, nous obligeant à passer l’après-midi à l’abri dans Orion lui-même blotti dans une sorte de cavité au pied de la montagne qui se jette dans le lac à la surface duquel sont apparus des milliers de moutons ainsi que des vagues qui s’éclatent sur les rochers.
Le vent, digne plutôt de l’enfer que du paradis, finira par se calmer après un orage et l’eau du lac redevient petit à petit turquoise laissant tous ses petits moutons retourner à leur bergerie.
Après la tempête de la veille, de nombreux arbres sont cassés ou déracinés et le temps est plutôt maussade. Le beau lac bleu turquoise d’Egirdir est plus gris que bleu, mais les paysages sont superbes quand même.
C’est le marché hebdomadaire et nous nous régalons à flâner. Nos progrès en turc doivent être non négligeables, car nous arrivons à nous faire à peu près comprendre (grâce aussi aux mains et à la gentillesse des Turcs) !
En début d’après-midi, nous partons vers Pamukkale que nous atteignons le lendemain. Nous visitons le site gréco-romain de Hierapolis (ancienne ville thermale au-dessus de la falaise de Pamukkale). Le site est exceptionnel et le théâtre est en cours de restauration (bon petit puzzle pour les archéologues !).
Pamukkale est une falaise en haut de laquelle coule une source chaude à forte teneur en calcite ce qui a blanchi toute la falaise depuis plusieurs milliers d’années, créant tout un jeu de vasques qui se déversent les unes dans les autres et toute une série de concrétions blanches extraordinaires. La falaise est visible à 30 kilomètres à la ronde. Bien sûr, les eaux étaient très prisées des Romains qui ont édifié une puissante citée en haut de cette falaise.
Nous n’allons pas faire trempette dans les vasques, car seules celles qui sont réservées à la promenade dans l’eau sont alimentées.
En effet nombreux sont les hôtels à proposer des piscines thermales et il n’y a pas assez d’eau thermale pour toutes les vasques et les hôtels. Résultat la falaise a tendance à devenir grise et le spectacle est bien moins impressionnant que lors de notre passage il y a 9 ans, dommage !
Nous passons la nuit à proximité de Pamukkale, avec vue sur la falaise avant de passer la journée du lendemain dans le « pazar » de Denizli, ville très sympathique et peu touristique.
Nous nous dirigeons ensuite vers Aphrodisias, ancienne citée gréco-romaine où les vestiges sont de toute beauté.
Il y a entre autres un superbe théâtre et un petit odéon (salle de concert et de réunion de conseil de la ville) en excellent état ainsi qu’un « sebasteion » grand édifice de 90 m de long sur 14 de large et autant de haut dont les bas-reliefs sont maintenant exposés au musée du site.
Au « sébasteion », sur 3étages, les empereurs étaient déifiés et mélangés aux scènes purement mythologiques sans aucun complexe. Plusieurs centaines de ces œuvres en parfait état y ont été retrouvées lors des fouilles.
En revanche à l’inverse des restes romains d’Afrique du Nord, il n’y a quasiment aucune mosaïque ici en Turquie.
Le lendemain, nous nous dirigeons vers Millet ancienne puissante citée Grecque infiniment moins touristique qu’Efes sa voisine. Les restes y sont un peu moins beaux, mais nous sommes beaucoup plus tranquilles qu’à Efes. Millet était un port, mais maintenant la mer Égée est à environ 10 kilomètres suite aux envasements dus aux alluvions du fleuve.
Nous cherchons un peu désespérément un peu d’artisanat à acheter pour ramener pour les associations, mais les choses ont beaucoup changé depuis 9 ans.
Quand nous étions venus alors, il y avait énormément d’artisanat bon marché partout.
Après plusieurs années d’inflation parfois à 130 % il ne reste plus grand-chose comme artisanat et il est fort cher : nous n’arrivons pas à trouver le moindre petit vase ou dessous de plat basique à moins de 4 ou 5 € ce qui est beaucoup trop élevé pour que les associations puissent le revendre à prix raisonnable sur les marchés de Noël par exemple.
De plus, les entrées dans les sites ont énormément augmenté 10 € par exemple à Pamukkale plus encore 5€ pour le musée plus un parking payant à 5€ même si le parking est en pleine campagne !
À Efes, c’est encore bien plus cher et là aussi il y a des suppléments pour certains bâtiments….
On frise allègre l’exploitation du pigeon touristique et l’expérience montre que cette politique finit toujours par se retourner contre celui qui la pratique….
Dommage, car les Turcs sont d’une gentillesse exceptionnelle et ne méritent pas de souffrir de cette politique qui a déjà conduit à la quasi-disparition du petit artisanat local.
Pour changer un peu des visites des ruines, nous décidons d’aller à Milas où c’est jour de marché, l’un des plus gros de la région. Donc immersion dans la foule très colorée et petites emplettes. Nous essayons ensuite d’atteindre les rives du lac Bafa, ancien golfe maintenant totalement à l’intérieur des terres. Nous ne voulons pas aller au seul village au bord de ce lac, car l’accès est payant ! Nous échouons dans notre tentative et allons donc dormir près de Priène.
Ici, à Priène, c’est une équipe allemande qui a fait les fouilles. Seules quelques colonnes ont été remontées dans un dédale de rues entre des murs grandioses servant à bien planifier la ville. Cependant des milliers de morceaux de colonnes jonchent encore les temples, agoras et autres édifices publics.
Avec un peu de bonne volonté, il y aurait des merveilles à redresser dans ce site grandiose. Hélas, le courant actuel semble donner d’autres priorités. Malgré tout, le site vaut vraiment le détour.
L’après-midi, nous décidons de contourner Izmir, troisième ville de Turquie. La circulation y est tout aussi frénétique et kamikaze qu’à Istanbul. À éviter pour les cardiaques et jeunes conducteurs : s’abstenir ! Ici même sur les autoroutes les véhicules à contre sens ne sont pas exception, les stops et les feux rouges font partie de la décoration urbaine. Quant aux « dolmus » (genre « taxi-brousse ») ils pilent ou repartent sans avertir ni regarder !
40 kilomètres plus loin, nous trouvons un havre de paix pour la nuit.
Suit une journée tranquille de petites routes campagnardes au bord de la mer Égée avec vue sur les iles grecques.
Malgré nos progrès en turc nous n’arrivons pas à trouver le marché aux poissons dans une ville de 50.000 habitants en bord de mer ! Pourtant nous y avons usé nos semelles ! Tant pis nous verrons cela le lendemain. Nous installons notre campement dans les oliviers près de Troie (ou du moins la supposée Troie).
Orion prend ensuite à nouveau un bac pour traverser le détroit des Dardanelles (10 minutes à peine) pour retrouver le continent européen.
80 km plus loin, nous trouvons un sympathique marché hebdomadaire où nous faisons quelques avant-dernières emplettes (la frontière est à moins de 100 km).
Là, nous trouvons enfin le campement dont nous rêvions : vue à 340° sur la mer Égée sur un petit éperon en haut de falaises de 30 m….
Nous faisons nos derniers achats dans la dernière ville un peu importante de Turquie suivie du dernier Döner kebab, fort bon au demeurant.
Le passage de la frontière se fait sans problème (presque sans sortir du camion).
Nous avons décidé de faire quelques achats à Alexandroúpoli, première ville grecque un peu importante sur notre route de retour, mais nous n’arrivons toujours pas à trouver de petit marché, à croire qu’ils ont tous été supplantés par les « supermarket » qui eux ne manquent pas !
Le soir, nous faisons halte près d’une lagune où il y a de superbes flamants roses même s’ils ne sont guère colorés sans doute en raison de la nourriture qu’ils trouvent ici (vraisemblablement peu de crustacés dans cette lagune d’eau saumâtre).
Le lendemain, 1er mai, nous n’arrivons pas à trouver la moindre boulangerie ouverte pour acheter du pain !
Certes aujourd’hui, c’est la fête du Travail…
Déjà en temps normal et en semaine, les heures d’ouverture des magasins sont un peu « spéciales » puisqu’ils ouvrent vers 8 heures et ferment tous à 15 heures ou plus tôt, pour bien souvent ne rouvrir que le lendemain ! Alors évidemment un 1er mai, il ne faut pas rêver !
Sauf bien entendu les bars qui eux ne désemplissent pas (comme en semaine du reste !).
Ajoutons à cela que « la machine à carte bleue en panne » tout comme celle à établir le moindre reçu est un sport national bien commode pour éviter de tout déclarer au fisc !
Peut-être est-ce là une des causes de la quasi-faillite grecque….
Si nous sommes bien revenus en Europe, nous retrouvons ici bien des similitudes avec la Turquie : à part la religion, on retrouve les mêmes types de petits pains aux graines vendus dans les rues, les mêmes pâtisseries en vitrines, les mêmes loukoums, les mêmes doners, bien souvent la même façon de conduire avec des « feux rouges » ou des « stops » tout aussi en option, etc.
Notre bateau étant dans 4 jours, nous rentrons tranquillement et décidons de faire un tour au marché de Thessalonique. Deuxième mégalopole de Grèce, il nous est très difficile d’arriver à se parquer, mais Orion arrive à se faire tout petit et nous passons la matinée dans le « bazar » avant d’essayer de visiter quelques anciennes églises byzantines disséminées dans la ville, mais toujours « en service ».
Hélas, la visite est impossible, car il est un peu plus de 14 heures et les églises sont déjà fermées depuis midi !
Nous repartons donc prendre une superbe route de montagne pour faire étape en direction des « météores » où nous avons décidé d’aller faire un petit tour.
Nous n’avons pas le courage de monter à pied dans un des monastères perchés au sommet des météores et nous nous contentons de faire le tour des principaux monastères vus d’en bas ou à hauteur suivant le cas.
En effet, ils sont perchés à plus de 100 m de hauteur par rapport à la route, bonjour le nombre de marches ! Le spectacle est grandiose et méritait le détour. Nous retournons vers 18 h dans la principale ville des météores et les commerces autres que les cafés et les boutiques pour les touristes n’ont pas rouvert ! Ils sont fermés depuis 14 h et ne rouvriront que le lendemain.
À Loannina nous visitons un superbe petit musée qui se trouve dans la citadelle d’Ali Pacha, elle-même située dans la citadelle de la ville. Il y a une superbe collection d’icônes du XII° au XIX° siècle ainsi qu’une exposition d’argenterie notamment de parures ottomanes à faire rêver toutes les filles, quoique vu le poids des boucles de ceintures elles devaient avoir un certain poids sur l’estomac !
Petite ville tranquille au bord d’un lac de montagne, Ioannina mérite aussi le détour.
En attendant le bateau pour Ancône, prévu pour demain, nous faisons un petit tour à Arta. Nous visitons de superbes églises byzantines dont une du XIII° siècle dont les fresques viennent d’être restaurées : une petite merveille ! Une autre a une architecture étonnante : les nombreuses colonnes gréco-romaines anciennes réutilisées (parfois même à l’horizontale) soutiennent en porte-à-faux une coupole à 15 m de haut environ décorée d’une énorme mosaïque représentant la tête d’un Christ pantocrator.
Igoumenitsa, port de départ du bateau pour Ancône, n’est qu’une ville de passage et il n’y a pas grand-chose à part un nombre incroyable de bars qui sont pleins du matin au soir. Il est vrai que nous sommes dimanche.
Hormis une boulangerie où nous achetons à 11 heures du matin un des trois derniers pains, il n’y a rien d’ouvert sauf internet et … les cafés et les restaurants !
Si nous avons trouvé en Grèce beaucoup de similitudes avec la Turquie, en revanche il y a une énorme différence sur les horaires d’ouverture des magasins et de toute évidence sur l’envie de travailler ! Ici la sieste est reine, ce qui est fréquent dans les pays chauds, mais l’activité ne reprend pas après la sieste et les week-ends sont sacrés (la majorité des stations-service est même fermée et il est impossible de trouver la moindre boutique ouverte sauf si elle concerne les touristes ou les cafés). Un samedi, dans le marché municipal, a midi pile, client ou pas client tous les étals fermaient et nous avons dû nous précipiter pour acheter un poisson alors que le poissonnier remballait !
Pour ce qui est du quasi-état de faillite du pays, cela n’a pas l’air de traumatiser outre mesure grand monde : sea, sun and café….
Peu avant minuit, notre bateau (l’« Europa Palace » excusez du peu !) arrive avec près d’une heure de retard.
L’embarquement se fait dans une panique incroyable. Nous pensions avoir vu le must au point de vue de la désorganisation, mais là c’est encore mieux !
Personne n’est là pour guider les véhicules vers l’emplacement sur le quai en attendant le bateau et quand il arrive tout le monde veut embarquer en même temps, tout s’agite dans tous les sens, les employés sifflent de tous les côtés, on se croirait à Izmir ou Nouakchott à l’heure de pointe…
Bref, nous finissons par embarquer, et alors que nous avons payé un passage avec Orion en soute et une cabine intérieure, plus un repas, la compagnie (Minoan Lines) a changé notre réservation par un « camping à bord », c’est-à-dire qu’Orion est mis dans exactement le même type de soute qu’à l’aller, coincé derrière des camions et des voitures , avec des sortes de grandes fenêtres sans hublots, des toilettes au bout de la soute, avec une douche homme et une douche femme et bien sûr sans cabine puisque nous sommes censés devoir dormir dans Orion en « camping » !
De plus au mépris des règles de sécurité internationales chaque camping-cariste dispose d’une carte lui permettant d’avoir accès à la soute « garage des véhicules » puisque les campeurs ont accès à l’ensemble des ponts.
Inutile de dire que même à cette heure tardive nous n’entendons pas la chose de cette façon !
Après une vive réclamation nous finissons donc par obtenir non seulement le repas du lundi midi, mais une cabine et qui plus est, une cabine extérieure et de classe supérieure….
En fait de palace, le bateau n’en a que le nom, et pas grand-chose ne le distingue des autres ferries que nous avons eu l’occasion de prendre.
Ce petit coup de gueule étant poussé, il est grand temps de passer aux conclusions de notre aventure 2012.
Nous avons encore vécu de merveilleux moments avec des gens formidables et nous avons réussi malgré la très grande barrière de la langue à échanger des moments extra.
Que de moments forts avec ses enfants mi orphelins, mi abandonnés ou « placés » ne serait-ce que le temps des études (20 ans quand même) et le temps d’acquérir un métier. Quels beaux partages avec ces repas tous en communs, éducateurs, enfants, responsables, chercheurs, employés, tous dans une grande et unique famille. Ici certains « anciens » reviennent plus tard passer un moment parfois même avec leurs propres enfants.
Que de beaux souvenirs de ces étudiants venant soutenir tout au long de leurs études des villages de montagne où la vie semble s’être arrêtée au siècle dernier.
Que dire de l’accueil exceptionnel que nous ont réservé Havva et Tanner, les cousins d’Odile à Bursa !
Que de simplicité, de gentillesse, de bonheur et d’air frais… Ils sont venus l’été suivant en France cet été et nous avons pu leur rendre une toute petite partie de leur gentillesse en retour.
Et puis, malgré nos progrès certes non nuls en turc, mais très relatifs quand même (!) nos relations de tous les jours n’auraient pas été aussi sympathiques sans le réel sens de l’accueil populaire turc.
Nous avons comme d’habitude plutôt évité les endroits trop touristiques pour nous « perdre » dans les marchés où les contacts ont toujours été très ouverts. Jamais nous n’avons été dérangés lors de nos campements et jamais nous n’avons ressenti le moindre soupçon d’inquiétude en Turquie.
Nous gardions en mémoire de notre voyage d’il y a 9 ans l’image d’un peuple très ouvert et nous n’avons pas été déçus… Bien sûr l’islam progresse, mais si les mosquées sont omniprésentes, les très nombreux appels quotidiens à la prière ne sont guère suivis, sauf dans certains fiefs. Ainsi, nous n’avons jamais vu de voiture arrêtée au bord de la route pour les prières et nous avons pu librement visiter des mosquées en dehors bien sûr des heures de prières.
Bien évidemment, tout notre périple n’aurait pas pu se réaliser sans la participation effective de nos amis, des écoles du Fauga (primaire et maternelle), de notre médecin qui non seulement nous a permis de faire ce séjour en toute quiétude médicale, mais nous a permis de récolter beaucoup de matériel scolaire qui a été fort apprécié.
Merci à Odile qui nous a rejoints quelques jours pour nous guider et nous aider au village de montagne, à l’université et à l’hôpital de Bursa.
Comme à chaque fois ce voyage n’a pu être possible qu’avec le concours de nombreuses personnes qui nous ont aidés chacune à sa façon.
Merci, les Turcs, nous reviendrons vous voir (même si, en Turquie, les routes n’arrêtent pas de monter et de descendre très fort), cela ne fait aucun doute…
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