Orion Partage

Quand voyage rime avec partage

Voyage en Roumanie – 2015
Compte rendu, Voyage

Voyage en Roumanie – 2015

Nous voici donc repartis en vadrouille…

Comme ces dernières années, nous avons changé notre destination initiale compte tenu des troubles grandissants dans le Sahel et l’Afrique sud sahélienne…

Nous avons décidé cette année de visiter la Roumanie.

Comme d’habitude, nous avons cherché une petite association (si possible locale) pour leur proposer nos services et leur offrir le transport gratuit de matériel qu’elle souhaite acheminer à destination.

Nous avons trouvé une association d’origine toulousaine intéressée par notre proposition…

En effet, Dominique a créé « Roumanie Espoir » une association destinée à aider les Roumains suite à la chute de Ceaucescu le dictateur renversé en 1989. En 2007 quand la Roumanie est entrée dans l’Europe cette association s’est transformée : Dominique est venu s’installer à Satu Mare en Roumanie pour créer « Samtul » une association roumaine destinée à aider les nécessiteux de son village.

« Roumanie Espoir » collecte donc en France des fonds destinés à parrainer des enfants soutenus par « Samtul » ou à financer des projets réalisés par « Samtul »…

Cette année encore nous faisons quelques infidélités à Orion en décidant de partir avec la remorque et la voiture.

En effet, l’état du réseau routier ne nécessite pas un véhicule tout terrain et l’infrastructure hôtelière roumaine ne pose pas de problème.

L’économie réalisée sur le gasoil nous offrira sans problème le supplément pour l’hébergement…

Après un dimanche passé à animer un spectacle gratuit offert par « Tan » (une autre association que nous soutenons et destinée à recueillir des fonds pour soutenir un centre médico-social de Madagascar) nous voici donc partis pour la Roumanie.

Le départ se fait avec un temps épouvantable (il y a même une alerte météo orange de météo France) qui nous poursuit jusqu’à Nice… Une pluie battante et un vent tempétueux obligent Pierre à être hypervigilant pour contenir la remorque qui ne demande qu’à dépasser la voiture sans permission…

Nous passons la première nuit à San Remo (rassurez-vous, pas au casino, mais dans un petit hôtel simple, mais très sympathique et abordable parce que nous sommes totalement hors saison).

Nous repartons ensuite pour Trieste où, là aussi, nous avons dégoté grâce à internet une petite étape très sympathique à côté d’un petit village de pêcheur où la soirée se déroule fort bien…

Le mercredi, nous traversons la Slovénie quand, peu avant Ljubljana (la capitale), une jante de la remorque explose expulsant le pneu intact sur le bord de l’autoroute !!

Heureusement, c’est du bon côté, car la circulation est très dense avec une quantité infernale de camions.

Nous en sommes quittes pour une grosse frayeur…

Après avoir traversé la Slovénie, il nous faut aussi traverser la Hongrie pour aller en Roumanie. Nous repartons donc en direction de Budapest.

Arrivés en Hongrie, nous cherchons en vain un bureau de change, car la Hongrie n’a pas adopté l’euro. Les employés des stations-service sur l’autoroute nous rigolent ostensiblement au nez, car nous ne parlons ni le hongrois ni, à la limite, l’allemand. De toute évidence, l’accueil n’est pas leur point fort et les étrangers n’ont qu’à se débrouiller tout seuls… Même en quittant l’autoroute, nous n’arrivons pas à trouver ni une banque ni un bureau de change donc nous continuons vers Budapest…

Pour emprunter les autoroutes hongroises, il faut acheter une vignette, mais là aussi il n’y a aucun poste de vente de ces fameux sésames ! Heureusement, Pierre avait vu sur internet que maintenant il était possible d’acheter des vignettes ce qu’il avait fait avant le départ…

Et à 80 kilomètres de notre destination la roue de l’autre côté de la remorque crève détruisant complètement le pneu. Nous n’avons pas de 2de roue de secours et nous n’avons pas d’autre solution que d’atteindre la station-service située à 500 mètres.

Hélas, là aussi la jante est complètement détruite…

Après avoir essayé en vain d’appeler macif-assistance (le numéro indiqué sur le porte vignette n’est pas joignable avec un portable depuis l’étranger) nous finissons par trouver un employé de la station qui parle un peu l’anglais et qui accepte que nous laissions sur place notre remorque pour aller chercher des roues de rechange à Budapest…

Pierre démonte donc la seule roue entière pour servir de modèle, car nous soupçonnons que ce sera un peu difficile de trouver notre bonheur…

Nous repartons donc vers notre hôtel sans la remorque et toujours sans forint (la monnaie locale).

Arrivés sur place, il n’y a pas de réception et c’est un automate qui distribue la clef contre paiement en espèce uniquement !

Par bonheur, il accepte les euros !!

Grâce au GPS, nous finissons par trouver un distributeur de billets qui nous permet enfin « d’acheter » des forints.

Le motel où nous faisons étape est très correct, situé en banlieue, près du Danube et à côté d’un petit centre avec des poneys, mais il a un gros défaut il n’y a ni réception, ni rien pour le petit déjeuner et encore moins pour manger le soir.

Nous voici donc partis à la recherche d’un restaurant grâce au GPS, mais visiblement dans le coin, ce ne sont que d’anciennes cantines de l’époque communiste et tout est fermé…

Pour finir, nous tombons par hasard sur un restaurant ouvert où la soirée se passe très bien.

Le lendemain en cherchant un bar pour prendre le petit déjeuner, nous apercevons une casse automobile où trouver de quoi dépanner notre remorque. Hélas les roues sont des roues de Renault 4 L et ce modèle de voiture était inconnu du temps du communisme… Nous avions prévu de passer une journée à visiter Budapest, c’est bien ce que nous faisons, mais notre programme n’est pas celui des guides classiques… Nous faisons la tournée des garages pour arriver dans une concession Renault où ils nous confirment que c’est bien des roues de 4L…

Après une certaine attente, ils nous envoient dans un « entretien Renault » où il semblerait que nous puissions être dépannés… Nous tournons un certain temps, car en fait c’est une maison particulière avec un garage où ils font de la mécanique. Effectivement, ils nous proposent des roues complètes, mais une des 2 roues ne tient pas la pression (les pneus sont neufs, mais ils sont vieux et les jantes sont un peu piquées donc plus très étanches au niveau du pneu. Un petit tour chez un « michelin » voisin répare cela en quelques minutes…

De retour à la remorque et après avoir remonté les roues, Pierre s’aperçoit que l’autre roue aussi perd un peu donc c’est reparti pour trouver un garage qui accepte de réparer !

Pour finir après diverses tentatives infructueuses (curieusement, aucune station-service ne fait ça en Hongrie) nous arrivons à un spécialiste du pneu qui accepte de nous dépanner, car il est 17H30 et nous sommes veille de 1er mai, grande fête nationale donc tout ferme à 17H….

Ouf, nous remontons la roue réparée et pouvons retourner sur Budapest où nous recommençons la galère pour trouver où manger, car notre restaurant d’hier est réservé pour la fête du 1° mai !!

Nous finissons par trouver une pizzeria où nous commandons la spécialité « maison », une excellente pizza tellement géante que nous emportons le reste pour le pique-nique du lendemain !

Vendredi 1er mai, nous partons pour la dernière étape : 400 derniers kilomètres, sans aucun problème.

La frontière se passe sans encombre et nous arrivons chez Dominique à Satu Mare (quelques kilomètres à peine de la Hongrie et de l’Ukraine), où nous sommes très attendus au bout de 2 500 km.

Nous vidons la remorque dans la bonne humeur générale et aussitôt les enfants du coin (et certains adultes aussi) se précipitent pour choisir les chaussures qui leur plaisent le plus !

Comme la tradition roumaine le veut, le 1er mai le barbecue est de rigueur et Dominique nous a préparé des brochettes que nous mangeons dedans, car le temps n’est pas de la partie…

Samedi 2 mai

Tous les amis qui nous connaissent bien savent que tous les ans nous organisons une petite fête à la maison autour d’un petit cochon grillé.

Environ 70 le midi et 30 le soir, nos amis aident généreusement Orion Partage et, par le biais des crédits d’impôt, nous multiplions la somme par 3, ce qui nous permet de financer des projets là où nous décidons d’intervenir.

Nous avions prévu d’aller avec Dominique choisir les matériaux nécessaires à la réfection de son abri que les intempéries récentes ont mis bien à mal.

Hélas, l’argent que nous avons fait passer à Dominique via Roumanie Espoir n’est pas arrivé à temps comme prévu et le transfert ne sera fait que lundi après notre départ de chez lui…

Dominique fera donc le nécessaire avant notre retour à Satu Mare (pour récupérer notre remorque).

Normalement, il devrait ainsi pouvoir acheter les matériaux pour son abri, des matelas pour une famille voisine où s’entassent 2 adultes et 8 enfants dans 2 pièces, des vélos pour des personnes ayant du mal à payer le bus pour aller travailler à Satu Mare (8 kilomètres environ) et installer des sanitaires (w.c. et douche) dans une famille avec 10 enfants qui n’ont pas encore ce strict minimum bien que la Roumanie fasse partie de l’Europe !

Nous passons la journée de samedi à aller voir les matériaux en question puis à faire un tour à Emmaüs où Dominique a réservé les matelas et où il achètera les écrans pour les ordinateurs que nous avons acheminés. Nous achetons aussi la « rovignetta » (7 € pour un mois). Bien que cela ne soit absolument pas signalé à la frontière, elle est obligatoire et permet d’emprunter les routes principales (il n’y a que très peu d’autoroutes en Roumanie).

De retour chez Dominique, les gens du voisinage viennent méticuleusement voir, dans les affaires que nous avons amenées, ce qui pourrait leur aller…

Une famille avec 4 enfants qui s’était retrouvée à la rue fin décembre il y a quelques années est venue s’installer « provisoirement » dans une maison voisine appartenant à Dominique et qu’il a arrangé pour eux avec l’aide de Roumanie Espoir.

Une autre famille en galère a été « recueillie » par Dominique là aussi « provisoirement », ainsi que la belle-mère qui ne savait plus où aller quand le mur principal (en terre) de sa maison s’est effondré…

Au grand nombre d’appels que Dominique reçoit depuis ce matin nous en concluons que c’est son anniversaire et bien sûr nous fêtons cela le soir en partageant une glace et quelques « bulles » achetées au hasard (le champagne est hors de prix ici) avec une partie des voisins qu’il abrite chez lui et leurs enfants.

Dimanche 3 mai.

Après avoir passé la matinée avec Dominique à faire le point sur les ordinateurs amenés, nous avons une assez longue entrevue avec le responsable d’Emmaüs qui est un jeune français et ami de Dominique.

Emmaüs Europe a ouvert ici en Roumanie 3 centres dont un, récemment à Satu Mare et organise entre autres des distributions de soupes populaires en Ukraine toute proche…

Pour l’instant, ils font venir des camions de France avec du matériel donné par leurs confrères, mais ils payent le transport. Les produits des ventes servent à financer les transports, les frais sur place et à faire vivre une vingtaine de personnes (des jeunes qu’ils ont recueillis dans la rue et qu’ils essayent ainsi de sortir de la galère).

Après le repas du midi, nous quittons Dominique pour entamer la partie « visite touristique » de notre voyage et gagner le Maramures.

Nous avons réservé dans une pension en suivant les conseils du routard et ne sommes pas déçus.

Nous logeons dans un petit chalet typique avec meubles ancestraux et énorme poêle en briques réfractaires (2m3 environ) recouvert de faïence. Quelques petites buchent le soir, et 12 heures après il est encore tiède…

Lundi 4 à jeudi 7 mai

Nous visitons le Maramures en commençant par flâner dans un marché mensuel à Sighet…

C’est la foire aux bestiaux et les démonstrations de force des chevaux sont impressionnantes.

Ici, c’est un cheval qui tire un énorme tronc d’arbre au milieu de la foule qui s’écarte brusquement avant que ne commencent les enchères.

Là, c’est une charrette dont les freins sont bloqués et qui est tirée par un attelage dont un cheval se cabre puis s’emballe de façon plus ou moins maitrisée par son propriétaire…

Il faut dire que depuis ce matin nous croisons et doublons quantité de « charrettes » tirées par 2 chevaux et que bien des champs sont encore labourés avec un cheval.

Petite particularité toutefois qui s’explique par la rigueur du climat ici l’hiver, les fers des chevaux sont équipés de crampons de deux bons centimètres… Nous sommes à 700 mètres environ et la température descend facilement à -20 °C et -25 °C nous a dit notre hôtesse.

Près de Sighet, nous visitons le « cimetière joyeux » de Sapanta à la frontière ukrainienne : ici, un artiste a sculpté et peint pour chaque défunt une croix en fonction de sa vie, ou de son caractère ou des circonstances de sa mort avec un petit poème gravé dessous et le tout sur un ton humoristique. C’est très coloré et un de ses élèves poursuit son œuvre, même si certaines croix commencent à souffrir du climat rigoureux.

Nous visitons diverses églises anciennes en bois qui, comme les vieilles maisons, ont été de temps à autre démontées et remontées ailleurs pour être mises à l’abri des envahisseurs (tatars, hongrois, etc. …). Pour cela, chaque poutre est numérotée et repérée afin de venir parfaitement s’ajuster avec la voisine. À l’intérieur, un crépi à base de terre fait l’étanchéité à l’air.

Les nombreuses peintures intérieures sont hélas moins bien conservées et mises en valeur que celles que nous avons vues en Pologne il y a 2 ans, sauf celles de l’église de Desesti qui méritent vraiment un détour à elles seules.

Ici dans le Maramures, il y a beaucoup de bois et bien sûr, traditionnellement, la sculpture sur bois est omniprésente, avec en particulier de splendides portails sculptés avec toute une symbolique de dessins.

Autre particularité, quand le trousseau de la dot était réuni et prêt, on accrochait des casseroles à un arbre pour signifier qu’il y avait une jeune fille prête à marier…

D’où la présence encore « d’arbres à casseroles » pour le folklore, mariera, mariera pas !

Au hasard de nos pérégrinations, nous voyons également une « machine à laver » typique : de grandes cuves en bois (sorte de demi-tonneau évasé en bois de 1,5 mètre de diamètre) sont placées dans des torrents qui font tourbillonner l’eau violemment dans ces cuves. À l’intérieur, on y place des tapis et autres grandes pièces difficiles à laver autrement…

On visite également un atelier de fabrication artisanale de « suica » (appelée également ici « horinca » ou « palinca » à Satu Mare).

Cet alcool de prune titre allègrement ses 50° (sauf en magasin où il est ramené à 40°), et se sert à toutes les occasions : bienvenue, début de repas, visite impromptue, etc. … Son élaboration est théoriquement strictement contrôlée, mais elle se fait encore un peu partout à la campagne où il sert également de « médicament » pour les maux de ventre, de dents et autres et doit se boire « cul sec » à la russe (mais sans jeter le verre)…

Nous en prendrons, mais modérément et en pousse-café !

 

Le temps est variable, tantôt c’est la pluie et il fait 13°, tantôt c’est le soleil et ça monte à 30° malgré l’altitude…

 

Vendredi 8 à lundi 11 mai

De bon matin (pour les vacances) nous quittons ce coin du Maramures truffé d’anciennes églises en bois (16°, 17° et 18° siècle) pour la Bucovine.

Cette région est au nord-est de la Roumanie. Elle correspond au nord de la Moldavie roumaine.

Au passage, nous en profitons pour faire une escapade de 40 kilomètres environ en train forestier à vapeur.

La ligne forestière est encore exploitée avec des locomotives diesel et la vallée remontée par le train à vapeur est très sauvage et magnifique ?

Le train fait plusieurs haltes tantôt pour faire le plein d’eau, tantôt pour laisser passer une voiture sur rail… Eh oui il y a des bricoleurs de génie qui ont un peu « bricolé » des voitures et des fourgons pour les faire circuler sur les rails !

Au point où le train fait demi-tour, tout est prévu pour un pique-nique fort sympathique et pour refaire le plein du bois : à les voir travailler dur, on comprend clairement pourquoi leur retraite est à 50 ans… (Zut, je me suis trompé, c’est en France qu’elle est à 50 ans, ici il leur faut attendre quelques décennies encore !).

De retour vers 16 heures, à la gare, nous filons vers les Bucovine en passant un col encore légèrement enneigé et une route pleine de « nids d’autruches » comme dit le guide du routard tellement ils sont gros et nombreux !

À l’étape du soir, nous logeons et mangeons chez l’habitant. Nous y faisons la connaissance d’une jeune interne en psychiatrie venue se ressourcer 2 jours dans les montagnes.

La soirée est très enrichissante (du moins pour nous ! ) et nous tardons quelque peu en échangeant longuement soit en anglais avec son ami soit en français qu’elle maitrise fort bien.

Le lendemain, nous visitons à Moldovita un premier monastère fortifié du 16° siècle.

C’est une pure merveille : le mur extérieur orienté au sud, donc à l’abri des intempéries, est entièrement recouvert de fresques. L’intérieur aussi est couvert d’icônes toutes plus belles les unes que les autres.

Puis nous visitons un musée d’œufs peints (spécialité locale) avec environ 4 à 5000 œufs (tous uniques) décorés à la main par une artiste locale.

Nous poursuivons nos visites de musées et de monastères à Radauti et Putna (pas de fresques extérieures, mais l’intérieur est superbe tout comme le riche musée attenant. L’église de bois aurait, parait-il, été démonté en une nuit pour échapper aux Tatars avant d’être remonté à Putna et serait la plus ancienne d’Europe.

Mardi 12 à mai

Ce matin, pas d’eau chaude au robinet !

Notre hôtesse nous avouera que le responsable s’est endormi (peut-être quelques effets de la « palinca » qui semble bien couler ici aussi !

Nous continuons nos visites très surprenantes et très belles de ces monastères dont les églises sont couvertes de fresques extérieures.

Le vent du Nord s’est levé et le soleil s’est caché, donc la température a chuté et ne dépasse pas 12° dans la journée. Heureusement le lendemain le grand soleil est de retour et la température double…

Après quelques emplettes de poteries et œufs peints à la main pour les associations que nous soutenons, nous reprenons la route vers le centre de la Roumanie.

Dans les Bucovine, le soir nous « discutons » avec notre hôtesse avec le peu de roumain que nous avons appris, le peu de français qu’elle sait et… les mains.

Elle nous explique entre autres les « bienfaits » de la période communiste avec les confiscations des animaux, les tickets pour avoir un maigre pain pour 4 et les tortures de Ceaucescu ainsi que ses folies démesurées.

Après quelques emplettes de poteries et œufs peints à la main pour les associations que nous soutenons, nous reprenons la route vers le centre de la Roumanie.

Notre étape est superbe, nous traversons des forêts très denses où vivent encore beaucoup de loups, de lynx et d’ours. Nous empruntons la route réputée pour être la plus belle de Roumanie avec les gorges du Bicaz et le lac rouge, mais un déluge d’eau nous empêche de faire la moindre photo…

Le lendemain, nous visitons une mine de sel, ce devrait être bon pour nos rhumatismes…

Un bus nous descend dans la mine au bout d’un tunnel de 1,5 kilomètre, et là, surprise… surprise, ce n’était annoncé sur aucun guide, mais il y a un très long escalier qu’il faut continuer à pied !

Les genoux d’Isabelle vont-ils résister à la remontée ?

Nous visitons en long et en large cette immense cavité où toute une petite ville a été recréée avec église, bar restaurant, place du village, nombreux endroits pour le pique-nique, nombreuses installations de jeux pour les enfants, salle de sport géante, escalade sur les parois de sel, installations d’accrobranches, magasins de produits à base de sel, etc., etc. …

L’ambiance est très étrange, car c’est un sel gris et non rose comme en Pologne, mais l’air y est excellent, parait-il, pour les asthmatiques !

Il faut croire que c’est aussi très bon pour les rhumatismes et l’arthrose, car Isabelle a non seulement bien descendu, mais surtout vaillamment remonté les 179 marches du retour (ça fait quand même pas mal d’étages à remonter !).

Nous reprenons ensuite la route vers Sighisoara, citée médiévale la mieux conservée de Roumanie.

Ici est né Dracula, ou du moins le voïvode (sorte de prince local) qui a inspiré la légende de Dracula.

Il faut dire que le fameux voïvode était adepte de quelques tortures dont il avait le secret, mais qui finiront par lui être fatales au point qu’il y perdra la tête…

 

Ensuite, nous visitons quelques églises saxonnes fortifiées du XV° et XVI° siècle dont certaines sont fortement intéressantes avant de faire étape à Biertan dans un hôtel au restaurant médiéval réputé dans tous les guides.

C’est une très belle étape pour nous qui nous intéressons à cette période.

Dans un très beau décor d’armures, lances, casques, étendards, etc. … les repas (spécialités roumaines) sont copieux.

La chambre est énorme. C’est une suite composée d’un salon spacieux ( 25 m2) avec canapé, 4 fauteuils en cuir, table basse, table pour travailler, chambre (35m2) avec lit à baldaquin, belle armoire peinte et salle de bain de 10 m2 tout confort.

Le tout pour 30 €00 par personne repas chambre et petits déjeuners !

Je ne suis pas sûr qu’en pleine saison nous aurions eu la même chose au même tarif…

Après la visite de la superbe église fortifiée, nous filons vers Sibiu pour notre dernière étape de 3 jours.

Lundi 18 mai à mercredi 20 mai

Nous voici donc entrés dans notre dernière étape en Roumanie…

Sibiu est au pied des Carpates en plein centre de la Roumanie, nous avons choisi d’y passer 3 jours, car il y a pas mal de choses intéressantes près d’ici.

Depuis 2 jours, nous avons quitté la « Roumanie orthodoxe » pour une « Roumanie Luthérienne » et les constructions sont complètement différentes avec des maisons très colorées, parfois même peintes au surligneur, avec des oranges ou des verts fluorescents y compris au pied des bâtiments historiques…

En premier, nous visitons un musée ethnographique regroupant beaucoup de maisons traditionnelles de toute la Roumanie.

Dans un « petit » parc d’environ 140 hectares, nous pouvons découvrir toutes les constructions : moulins à eau, moulins à vent, ateliers divers (artisanaux et industriels), habitations, moyens de transport, etc. … Heureusement, nous avions prévu d’y consacrer 1 jour entier !

Le soir, nous discutons avec notre hôtesse qui éprouve la même passion pour Ceucescau et le communisme qui leur était imposé : vol des terres, vol des productions fermières, emprisonnement politique des opposants, etc…

Le lendemain, nous visitons juste à côté du village où nous logeons une église orthodoxe dont un prêtre, une fois sorti de 15 ans de prison politique a réuni une superbe collection d’icônes sur verre (la plus grande du monde parait-il). En tout cas, elle est exceptionnelle et mérite un détour.

Le musée que nous devions visiter ensuite est fermé pour cause de récupération du 1er mai.

Après un tour dans les grandes places du centre qui rappellent fortement celles que nous avons vues en Pologne, nous nous orientons vers un autre musée suivi d’une petite balade en forêt !

Le lendemain, nous faisons une superbe balade dans les forêts des Carpates de la région.

La densité de la végétation est impressionnante et le spectacle grandiose.

Nous retournons ensuite chez Dominique pour entre autres récupérer notre remorque.

Depuis notre passage à l’aller Dominique a reçu les sommes qu’il attendait et les choses ont commencé à avancer.

Son « pti carbet » a un nouveau toit, les ordinateurs amenés sont devenus opérationnels et tous distribués, il a pu acheter les chaises et les couverts qui manquaient pour ses protégés, refaire une clôture, etc. … Bientôt, il va pouvoir acheter les matelas réservés et les vélos convoités.

Nous rentrons ensuite à la maison (2500 kilomètres) en faisant une halte à Budapest autre que celle de l’aller qui nous avait fait découvrir des garages et des concessions Renault !

Bien sûr, c’est un peu court, mais cela nous donne un aperçu de la ville en bus ainsi qu’en bateau sur le Danube…

 

 

 

Bien évidemment un grand merci à tous ceux qui nous ont permis de réaliser ce beau voyage et ces belles rencontres : à nos enfants qui se sont relayés pour s’occuper de nos animaux et des tracasseries de tous les jours pendant notre absence, à Guy sans qui ce site ne serait pas mis à jour au fur et à mesure, à celles qui ont remplacé Isabelle pour le catéchisme, à Marie-Ange et aux écoles du Fauga qui ont organisé les collectes que nous avons acheminées, à tous nos copains et amis qui nous ont permis d’être encore plus généreux auprès de Dominique…

Et aussi un grand merci à tous ceux que j’oublie de citer ici…

Nous rentrons enchantés par ce beau pays qu’est la Roumanie.

Nous avons découvert un très beau pays avec des gens très accueillants et prêts à rendre service. Nous avons vu quelques « roms » (7 % de la population roumaine environ), mais jamais nous n’avons été embêtés hormis quelques très rares gamins « lâchés » sur quelques parkings de supermarchés.

En Roumanie, les « roms » n’ont strictement rien à voir avec ceux qui débarquent chez nous avec des objectifs peu louables.

À aucun moment nous n’avons eu un quelconque sentiment d’insécurité et presque aucune des chambres que nous avons occupées n’avaient de serrure pour fermer…

Il y a bien longtemps que nous n’avions pas été aussi peu importunés et aussi tranquillement sereins qu’en Roumanie !

Nombreux sont nos amis qui s’inquiétaient pour nous, mais qu’ils soient bien rassurés la Roumanie que nous avons visitée est bien plus sûre et tranquille que notre campagne !

Certes, nous ne sommes pas allés à Bucarest qui sans doute ne doit pas échapper au sort de toutes les capitales attirant beaucoup de pègre désœuvrée.

Quelques petits bémols en revanche sur l’état des routes secondaires où nids de poules et nids d’autruches semblent se faire la guerre…

Un très gros bémol aussi sur la conduite automobile !!

Pour nombre de conducteurs, les panneaux et les feux de circulation semblent n’être là que pour faire joli. Nous avons même vu (comme en Afrique du reste) une voiture de police installée tranquillement à contresens sur le bord d’une des très rares autoroutes…

Nos contacts avec les gens ont été très chaleureux et pleins d’enrichissements personnels.

On sent en permanence la peur du retour du collectivisme dont ils ont énormément souffert.

Les confiscations du moindre animal produit, des terres et de tous les biens sont encore dans toutes les mémoires et freinent grandement le développement.

Par exemple, depuis la chute de Ceucescau, les terres ont été redistribuées à chacun sous forme de petits lopins, mais les coopératives n’arrivent pas à se mettre en place, car plus personne ne fait confiance dans la mise en commun de matériel ou de terres regroupées…

Résultat, chacun se clôture et se referme sur lui-même en exploitant quelques centaines de mètres carrés avec un cheval, véritable trésor à tout faire.

En revanche, comme dans tous ces pays devant encore beaucoup progresser, il y a un énorme écart entre les nantis et les pauvres.

Il n’est pas rare sur la route de voir se côtoyer la « 2deuche à crottin » et des grosses cylindrées allemandes ou italiennes à plusieurs centaines de milliers d’euros !

Et je crains fort que même si une police spéciale a ouvert depuis quelques mois la chasse aux dirigeants corrompus, les choses ne soient pas prêtes de changer…

Malgré ces quelques bémols, nous revenons totalement enchantés par ce très beau pays qui mérite vraiment d’être découvert et où sécurité et art de vivre semblent encore signifier quelque chose.

N’hésitez pas, faites comme nous, allez découvrir ce beau pays tranquille !

Written by Pierre Coiffait - 12 mars 2018 - 2903 Views

No Comment

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.