Voyage au Burkina – 2008
BURKINA FASO ou « Le pays des hommes intègres » :
Combinaison de « Burkina » qui signifie intègre en mooré et « Faso » qui signifie patrie en dioula.
Cette année, notre destination est le Burkina Faso (prononcez Bourkina).
Nous avons en effet été contactés depuis longtemps par « Dunes sous le Vent » une association de Rieumes, un village voisin du nôtre …
Un grand coup de chapeau à toute cette équipe, et à Daniela la présidente, qui grâce à leur dévouement et à leur ardeur ont réussi à collecter plein de matériel et ont su mobiliser l’énergie de nombreux jeunes lycée rural LE SAVES.
Comme toujours, nous avons commencé plusieurs mois avant à préparer minutieusement ce voyage, et nous avons fait appel à la générosité des parents de l’école de notre village et à celle des parents des élèves du collège Louisa Paulin de Muret où va Cécile ainsi que du collège Niel et des enfants du catéchisme de Muret.
Là encore nous remercions très vivement Me. Cassé, Me Hernandez, M. Lamaud, M. Bergé, Sylvie et Marie Ange pour leur compréhension, leur participation et leurs soutiens actifs à nos projets en nous permettant d’effectuer des séances d’informations et de sensibilisation auprès d’enfants dont ils ont la charge.
Un grand bravo tout particulier pour les parents du Fauga, car la collecte des écoles du Fauga a été particulièrement fructueuse et d’une qualité remarquable.
Donc nous avons récupéré environ 50 cartons remplis de vêtements, de matériel scolaire, de médicaments, de chaussures, de jouets, de petit matériel médical et surtout du matériel informatique avec environ 12 écrans, des ordinateurs, des imprimantes, des scanners, des centraux téléphoniques et du matériel de premier secours pour les pompiers…
Bref, tout un inventaire à la Prévert !!
La première étape consiste (comme d’habitude) à faire entrer un éléphant dans un table top …
Après environ 2 jours d’efforts, Pierre arrive (à force d’essayer toute sorte de combinaisons) à charger tous les cartons, tout en gardant de la place pour quelques colis supplémentaires destinés à Aït Ali près d’Agadir.
Après avoir chargé les derniers paquets arrivés lundi il rajoute un fauteuil roulant qui sera le très bien venu pour une jeune handicapée d’Aït Ali.
Comme toujours au départ, il y en a partout, même dans la douche.
Une fois encore le lit de Cécile est impraticable, mais ce n’est pas bien grave, puisque nous livrons à peu près tout à Ouagadougou, là même où Cécile nous rejoindra.
Bien que les derniers colis soient beaucoup plus volumineux que prévu, tout a finalement réussi à rentrer dans Orion, mais … vivement le Maroc pour charger certains colis sur le toit !!!!
Une nouvelle fois nous prendrons le bateau à Sète pour Tanger, puis nous descendrons les côtes marocaine et mauritanienne jusqu’à Nouakchott avant de bifurquer plein Est pour traverser le Mali d’Ouest en Est, et enfin arriver au Burkina-Faso.
À Nouakchott, nous emprunterons la fameuse « route de l’espoir » seul lien entre Tombouctou, haut lieu de commerce passé, et la côte. Cette route permettait aux marchandises transportées par les caravanes venues de l’orient d’être acheminées sur la côte et troquées par d’autres denrées repartant dans l’autre sens.
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À Ouagadougou, capitale du Burkina, nous récupérerons Cécile arrivée par avion et nous irons ensemble livrer nos précieux colis sur Ouagadougou et à un village à 80 km à l’ouest.
Après un petit séjour touristique, nous reviendrons laisser Cécile à Bamako capitale du Mali d’où elle s’envolera vers Toulouse via Casablanca…
Nous profitons donc de 36 heures de repos forcé à bord du bateau, et cela recharge bien les batteries qui en ont un grand besoin après les derniers préparatifs toujours bien fatigants.
Avant le grand départ de Tanger pour un périple prévu d’environ 12000 kilomètres, nous tenons ici à remercier tous ceux sans qui notre aventure ne serait absolument pas possible.
La « liste » n’est certainement pas complète et l’ordre n’indique pas l’importance du remerciement…
D’avance mille excuses et mille pardons aux « oubliés ».
- Merci à Bernard et Françoise qui vont s’occuper de notre fille Cécile (avec Chippie, la cochonne d’Inde) aussi bien dans la gestion quotidienne que dans les petits soucis du collège.
- Merci à Olivier qui s’occupera de sa sœur quand il ne travaillera pas le week-end, qui votera pour son père et s’occupera de Malika (une de nos chiennes). Un grand merci tout particulier pour lui, car il va trier notre courrier, nous informer des points importants et commencer à gérer le plus urgent. La « relève » commence à se faire sentir et c’est rassurant…
- Merci à Charles qui récupérera notre courrier, transmettra par mail une lettre de l’ambassade du Burkina et qui votera pour Isabelle.
- Merci à Pierre et Jeannine qui s’occuperont de notre chatte.
- Merci à Marie et Patrick qui nourriront Joy notre autre chienne, et ce n’est pas une mince affaire !
- Merci à Guy pour la mise à jour de notre site.
- Merci aux voisins qui surveillent la maison quand Olivier n’y est pas.
- Merci à Reine qu’Isabelle laisse toute seule avec l’atelier enfant et à Maryse et Laurence qui vont lui donner un coup de main.
- Merci aux catéchistes (Marie-Ange, Monique, Claude, etc.) ainsi qu’à Nicole qui ouvrira la salle de caté et fera le lien entre les remplaçants d’Isabelle.
- Merci à André et Christiane qui s’occuperont de Cécile de temps à autre le week-end.
- Merci aussi à Cécile qui accepte de suivre ses parents un peu … spéciaux et qui se régale aussi à montrer qu’elle sait très bien se débrouiller pour voyager comme une grande.
La liste est comme notre route, elle est longue et chaque maillon est indispensable pour que la chaîne tienne le coup et que tout se passe bien…
La traversée se passe dans des conditions idéales avec une mer d’un calme extraordinaire et le capitaine nous fait même passer au ras d’Ibiza juste pour notre plus grand plaisir.
Nous arrivons sur Tanger avec un temps superbe et nous attendons une bonne heure que les douaniers arrivent… Passage de douane parfait sans « rien à déclarer pour le Maroc » ce qui est totalement exact.
Nous faisons notre marché habituel à Larrache (entre autres, petites soles vivantes pour le soir et fraises pour le demain matin).
La « descente » sur Agadir se passe sans problème avec halte le soir dans la forêt de chêne-liège…
Pour une fois, nous voyons un Maroc verdoyant, y compris sous les arganiers. Certes, ce n’est pas la Suisse…
Nous laissons à Ait Ali une première « livraison » de vêtement et cartables ainsi qu’un fauteuil roulant pour une jeune fille très lourdement handicapée.
Ce fauteuil, don posthume d’un avocat réputé de Toulouse, permettra à cet avocat, même après son décès, de faire sortir cette handicapée de la « prison » où elle était, car quasiment intransportable. Au moins maintenant, elle pourra être sortie pour voir un peu le soleil et la vie extérieure.
Puis nous reprenons la route vers le sud, car le chemin est encore très long.
Passé Guelmin, à environ 200km au sud d’Agadir, tout change beaucoup : la végétation (les arbres disparaissent en quelques kilomètres et ne réapparaîtront que dans 2000 kilomètres), mais aussi la signalisation routière…
Fini le Maroc vert, nous voici à nouveau dans le sable et les cailloux !
Mais le vent est heureusement beaucoup moins violent que les années précédentes et la température très agréable : environ 25°C dans la journée et maintenant les nuits sont aux environs de 15°C…
Notre descente vers le sud se passe sans soucis et les rares rencontres sont parfois insolites : hier nous avons dépassé un groupe de 7 ou 8 marcheurs sacs au dos, bannières au vent à environ 120 km d’une ville et 200 km de la suivante… Quelques kilomètres plus loin, c’est un randonneur en vélo (tout son matériel sur le dos et dans des sacoches) que nous avons croisé. Peut-être ont-ils fait étape ensemble…
Après Dakhla le vent reprend le dessus, mais heureusement il ne fait pas froid.
Ici nous faisons un dernier plein de tout, car nous ignorons totalement où nous retrouverons un marché digne de ce nom avec des étals qui certes paraitraient bien tristes en France, mais nous semblent toujours merveilleux quand nous revenons après avoir traversé le désert… Ici les bouchers ont des frigos les poissonniers de la glace, les fruits et légumes se vendent au kilo et non à l’unité…
Le passage de la frontière mauritanienne se passe sans problème malgré des douaniers qui font la chasse à l’alcool …interdit ici, République islamique oblige !!!
La chaleur commence à se faire sentir avec près de 30° à 18 heures.
Depuis Nouakchott, beaucoup de choses ont changé.
En effet nous avons bifurqué plein Est pour prendre la route de l’espoir. La végétation est timidement revenue et nous avons traversé plusieurs milliers de dunes avec un paysage superbe. Puis savane et sahel alternent régulièrement. C’est grandiose !
Dans la journée, la température dépasse les 40°et le soir la « fraîcheur » est bienvenue (30° quand même). Les étoiles elles aussi ont bien changé : si la constellation d’Orion (Amanar au Mali) est toujours fidèle au-dessus de nos têtes, l’étoile Polaire n’est quasiment plus visible (cachée par l’horizon) et la Grande Ourse ne se lève plus depuis plusieurs jours, sans doute pourrions-nous commencer à voir la Croix du Sud, mais nous ne sommes pas assez spécialistes… Le compteur d’Orion affiche 4000 km et bien sûr ne compte pas la traversée maritime de Sète à Tanger.
Passé Kiffa, nous roulons toujours direction pleine Est jusqu’à El Ayoun où nous reprenons plein Sud direction Bamako.
Dans l’Est mauritanien, les séquelles des inondations de la fin de l’an dernier sont impressionnantes. Tintane est encore partiellement sous l’eau avec un camp de réfugiés, le secours d’ONG et d’Action contre la Faim.
La route étant encore coupée par l’eau Orion a dû faire une petite trempette lors d’un passage à gué de 40 cm de hauteur. À l’inverse d’Isabelle qui n’en menait pas large, Orion est passé en disant : « même pas peur ». Il est vrai qu’il est prévu pour le double !
Les paysages continuent à être superbes et les baobabs ont fait leur apparition juste avant le passage de la frontière qui ne pose aucun problème.
Arrivés au Mali nous sommes très contents de constater que l’ambiance est beaucoup plus africaine qu’en Mauritanie.
Dans le Sud-Est mauritanien, tous les hommes grands et petits réclament des cadeaux avant même de dire bonjour et les enfants deviennent insolents lors de nos refus. Quant aux « uniformes », lors des nombreux contrôles routiers, c’est systématiquement qu’ils insistent pour un cadeau et c’est toujours aussi systématiquement que nous refusons.
En revanche lors du passage en douane au Mali les douaniers nous ont offert un « bakchich » (une orange) dans le vrai sens du mot : le cadeau de bienvenue offert à l’étranger qui arrive. Un peu plus tard, lors d’un arrêt (achat pastèque) poignées de main des hommes et des femmes et salut général de bienvenue de tous les présents (hommes, femmes et enfants). Seuls les enfants lors du départ ont réclamé un cadeau et n’ont pas insisté devant notre refus : enfin la belle Afrique !
Le Mali est vraiment un pays très accueillant et nous poursuivons notre route vers le Burkina.
Au bivouac des habitants du hameau voisin de notre campement viennent nous saluer et passer un moment avec nous.
Nous passons sans aucune difficulté la frontière et pénétrons avec moult « bienvenues » au Burkina. Le compteur d’Orion affiche 5.100 Kms (toujours sans compter la traversée Sète-Tanger) et nous sommes au point le plus au Sud de notre périple : à peine 11° de latitude alors que le thermomètre affiche 40°.
Au Burkina Faso aussi, le soir au bivouac nous sommes rapidement visités par les adultes et les enfants des hameaux voisins et les discussions sont très intéressantes, car ils parlent presque tous un très bon français.
Nous visitons un peu Bobo-Dioulasso avant de filer vers Ouagadougou but de ce voyage.
En effet nous avons réduit l’allure, car nous sommes dans les délais prévus, plus très loin de Ouagadougou (tout est relatif).
Le Burkina est un pays superbe et vraiment très accueillant. La ville de Bobo-Dioulasso est très agréable, sa gare surprenante et son marché animé, coloré rempli de musique… Bref comme on les aime.
Tout irait pour le mieux si les aiguilleurs du ciel ne nous mettaient pas des bâtons dans les roues : en effet Cécile doit partir de Toulouse et s’envoler le lendemain matin pour Ouagadougou, mais il y a des grèves. C’est normal, c’est une période de départ en vacances… Euh, non, c’est le hasard habituel !!!! La « misère » des aiguilleurs du ciel n’a pourtant rien de comparable avec celle que nous voyons quotidiennement ici…
Dès notre arrivée sur Ouagadougou (5.570 Kms au compteur d’Orion, plus les 36 heures de bateau !) nous avons été accueillis par Mahamadi, Antoine et Olivier (encore un et toujours pas le nôtre).
Mahamadi a commencé par nous entraîner boire « l’eau de bienvenue », et, alors que Carole nous attendait chez elle, il a fallu impérativement accepter une assiette de « pommes de terre » dans un « maquis » …
En clair, c’est une petite bière et un de ces petits plats typiques dans un petit restaurant où tout le monde va manger le midi : l’ambiance y est super sympathique, et telle que nous les aimons. Certes, il n’y a pas souvent de touristes qui franchissent la porte (ou du moins l’entrée, car il n’y a pas vraiment de porte), mais il y a très longtemps que nous sommes habitués à être regardés comme des extraterrestres…
Arrivés enfin chez Carole, nous découvrons qu’elle nous a, elle aussi, préparé un repas, mais, surtout par ces températures, il n’est vraiment pas question de se remettre à table. Donc nous mangerons tout cela ce soir.
Après un petit peu de farniente, nous avons commencé par décharger toute notre « cargaison » de façon à pouvoir faire le tri, car, pour optimiser au mieux, les différents colis étaient totalement mélangés, un colis de dictionnaires calé par des poches de dentifrices et des cahiers, le tout sur un écran ou une imprimante …
Pour nous aider, Mahamadi est venu avec du renfort et nous avons attendu « la fraîche », mais tout est relatif !!!!
Carole nous offre son jardin (pour Orion), son hospitalité et toute sa gentillesse.
Nous faisons donc plusieurs tas dans la cour de Carole sous les haaa ! et les hooo ! admiratifs de nos amis qui n’en reviennent pas de tout ce qui sort d’Orion….
Nous décidons d’attendre le lendemain pour amener le matériel informatique à l’ACP.
Le lendemain, avec Mahamadi qui est venu exprès pour donner un coup de main, nous rechargeons tout le matériel informatique dans Orion et quand nous arrivons à l’ACP (l’association qui va monter un cyber dans un quartier défavorisé de Ouagadougou) c’est avec beaucoup de renfort que tout est rapidement déchargé dans le futur cyber café « Guy Oriol ». Ils ont décidé de lui donner ce nom en admiration pour le courage de notre copain handicapé qui a fait le site de Dunes Sous le Vent (ainsi que Orionpartage) et qui nous met à jour régulièrement nos infos lors de nos voyages…
Nous sommes obligés de traiter très fortement tous les cartons entreposés dans la cour de Carole, car en seulement l’espace d’une nuit à peine ils ont tous été attaqués par les termites, et nous ne tenons pas à introduire ces charmantes bestioles dans Orion…
Les gens sont d’un accueil époustouflant et ici il suffit de demander pour que tout le monde se mette en quatre pour nous renseigner ou nous servir.
C’est vraiment extra d’être aussi bien accueilli est c’est non sans mal que Pierre arrive à offrir le verre de l’amitié à toute cette équipe.
En soirée, nous avons réussi à « récupérer » Cécile : malgré un certain retard au départ d’Orly elle est arrivée presque à l’heure et ses bagages ont suivi sans encombre. Il faut dire qu’elle ne risquait guère de rater sa correspondance à Dakar, car c’était le même appareil qui l’a acheminée depuis Paris jusqu’à Ouagadougou, mais nous ignorions ce détail…
Le lendemain, à 11 heures, nous avons rendez-vous à la caserne des pompiers… Bien sûr une réception officielle (et très « africaine ») nous attend : d’abord prise de contact avec le second du comandant qui nous reçoit avec toute une délégation d’Action Plus puis on fait rentrer Orion dans la caserne, tout le matériel est déchargé : matelas coquille, support pour oxygène en intervention, masques, embouts respiratoires, minerves, etc.
Suit la visite de la caserne, le pot de l’amitié et même avant de partir le salut d’un autre commandant qui est venu spécialement !!! Ici les interventions se font dans un rayon de 300 km (on a bien dit 300 km) et quand on connaît les routes, il vaut mieux que ce ne soit pas pour un incendie ni pour une urgence…
L’après-midi Orion est allé livrer toute une série de cartons au lycée « l’académie » de Ouagadougou (sans oublier une partie de la collecte faite auprès des collèges et écoles de Muret et du Fauga) avec là aussi des contacts plus que chaleureux avec un responsable d’établissement aussi instruit que philosophe…
Ici les classes de 95 à 120 élèves sont classiques avec des jeunes à 3 voire 4 sur nos anciens bancs qui nous paraissaient justes pour 2. Et pourtant les niveaux scolaires sont comparables à ceux de nos collèges…Mais quand les professeurs parlent, ici on entend voler les mouches et Dieu sait que les mouches, en Afrique ils connaissent !!!
Le lendemain nous partons pour Zam à 80 kilomètres au Sud Est, le village du père Bonaventure de Muret, car nous avons aussi plein de matériel à y livrer.
De bon matin, nous ne savons toujours pas à quelle heure aura lieu la cérémonie officielle d’inauguration d’un puits financé par une ONG de Tournefeuille « Bulga-Zam » avec le parrainage du père Bonaventure. Il a tenu à nous associer à cette inauguration, car nous ramons tous en effet dans le même sens pour ce village qui a beaucoup de difficultés liées au manque d’eau.
Brusquement à la fin du petit déjeuner, on nous annonce qu’il faut y aller et nous partons en catastrophe à la cérémonie. Nous en profiterons pour laisser tous nos cartons à l’instituteur d’une des 2 écoles et il fera la répartition auprès des élèves des 2 écoles.
La cérémonie est très protocolaire avec de brefs discours de toutes les autorités, des chefs de villages présents, et des présidents d’associations (agriculture, sanitaire, éducation, développement…). Les chefs coutumiers sont parés de leurs sabres d’apparats et les représentants de « Bulga-Zam » reçoivent en remerciements des costumes traditionnels.
À notre très grand étonnement, nous sommes également appelés et Pierre se voit remettre un petit cartable en cuir typique de la main même du directeur de cabinet du Premier ministre (!!!) et Isabelle reçoit un petit sac en cuir typique.
Suivent des danses « warba » (groupe traditionnel) et des danses musulmanes absolument pas « spéciales touristes » …
La foule se dirige ensuite vers le puits pour remplir symboliquement les premiers bidons.
Nous sommes alors conviés à une petite fête organisée par le père Bonaventure.
Tout le village rapplique d’un peu partout pour cette fête fort sympathique avec toujours de nombreuses danses traditionnelles et très rapidement nous nous sentons totalement intégrés au milieu d’une foule qui ne semble même plus étonnée par notre présence. Vraiment, l’accueil burkinabé est beaucoup plus cool qu’en Mauritanie.
Bref une bien belle journée remplie d’émotion et pleine d’échanges.
De retour à Ouagadougou, la journée est consacrée à chercher à divers endroits un peu d’artisanat que nous ramènerons pour Dunes Sous le Vent et pour nous.
L’harmattan s’est levé depuis 3 jours et ce vent, qualifié ici de « sec et froid », vient du nord, c’est-à-dire du Sahara et du sahel avec une intense poussière rouge qui voile fortement le soleil. Autrement dit la notion de froid nous échappe totalement et le thermomètre affiche allègrement 35° et plus… et le sable rouge ultra fin envahit tout.
Après avoir demandé l’autorisation à la mairie, nous allons visiter le parc animalier présidentiel non sans être allés voir des sculptures sur roches (des artistes internationaux sculptent à même la roche sur un site dédié à leurs œuvres).
Le parc est très correct, mais quelques animaux trouvent, comme nous, l’harmattan plus chaud que froid.
Le lendemain nous avons rendez-vous dans des écoles de quartiers défavorisés pour amener cartables, fournitures scolaires et produits d’hygiène dentaire aux responsables.
Rendez-vous a été pris avec Mahamadi pour nous accompagner dans 1 collège et 1 école
L’accès est quelque peu difficile en raison des ruelles étroites et des mini-ponts sur des oueds asséchés et nous préférons passer à côté de ponts qui ne sont pas vraiment prévus pour Orion.
Arrivés dans la « cour » du collège le directeur nous reçoit et nous explique qu’ici il y a 1400 élèves (dont 450 orphelins recueillis par leurs familles) et nous montre une classe de 4° de 120 élèves …
Heureusement, la classe de 3° a été dédoublée, car il y avait … 180 élèves. Ceux qui se plaignent tant du « sureffectif qui empêche de faire un bon enseignement » peuvent peut-être méditer… mais il est vrai qu’ici les élèves ont conscience d’avoir la chance de poursuivre leurs études et il y a donc beaucoup moins de perturbateurs.
Les cartables et diverses fournitures scolaires ainsi que les brosses à dents et les dentifrices sont accueillis comme du pain béni et même si cela nous parait bien peu face aux besoins, le directeur nous précise qu’en fait l’an dernier il avait réussi à collecter 4 cahiers et 2 cartables et donc que notre contribution est considérable….
À l’école suivante, la situation n’est guère plus brillante et là aussi notre collecte est fort appréciée.
Entre 2 visites de collèges, Pierre en profite pour faire une petite révision et un entretien général d’Orion.
Nous poursuivons les achats d’artisanat dans des coins indiqués par nos amis burkinabés et donc fort peu touristiques (ce qui n’empêche pas certains marchands de nous donner des « prix touristes »).
Les soirées sont très sympathiques chez Carole et en prime nous avons même droit à une interview d’Antoine, journaliste au journal national du Burkina (s’il vous plait) !
Nous allons visiter une mare aux crocodiles sacrés : se promener à 2 à 3 mètres de ces charmantes bébêtes sans rien entre eux et nous est quand même très impressionnant !
Pierre et Cécile vont même se mettre à califourchon sur l’un d’entre eux… bien sûr, il a été spécialement « choisi » par le guide et rien ne prouve qu’il n’avait pas eu quelque poulet avec somnifère le matin…
Ces crocodiles sacrés sont habités par les esprits des morts, c’est donc probablement lors de notre visite préalable au chef du village qu’il a dû faire passer le message !
Ouagadougou, surtout le soir, est vraiment la capitale des 2 roues (rarement éclairés) et il faut souvent jouer du klaxon pour se frayer un chemin parmi la forêt de vélos et de mobylettes.
Au marché de Zogona (un quartier de Ouagadougou), des vautours terminent de nettoyer les étals vides des bouchers, mais nous y avons acheté un des meilleurs filets de bœuf de nos voyages…
Le midi un de nos plats favoris est le « poulet télévision » (c’est-à-dire à la broche). Nous profitons d’être dans une grande capitale pour effectuer nos derniers achats d’épicerie en vue du retour.
La veille de notre départ, Carole invite Mahamadi, Thomas et Olivier d’Action Plus ainsi que Serge pour une petite fête fort sympathique. Ils en profitent pour nous offrir des cadeaux très symboliques en signe d’au revoir.
Après une dernière réparation de plomberie chez Carole et les derniers achats burkinabés pour Dunes Sous le Vent, Orion entame le grand retour samedi 23 février.
C’est avec un grand pincement au cœur que nous quitterons cette belle Afrique où les gens sont si accueillants et ont un cœur si énorme qu’ils sont prêts à tout pour rendre service malgré leurs très faibles moyens.
Ici dans une même famille certains sont musulmans d’autres animistes et d’autres chrétiens et tout ce petit monde se côtoie et s’accepte sans problème.
Dans la rue, il est impossible de reconnaître les musulmans par exemple des chrétiens ou des animistes…
La grande tolérance est la règle première. Cela se sent, se ressent partout et surtout cela fait un bien fou…
C’est sûr un jour nous reviendrons ici.
Nous avons décidé de rentrer en passant par Ouahigouya et le pays Dogon au Mali.
La piste depuis Ouahigouya est fort bonne et la frontière entre le Burkina et le Mali se passe sans encombre.
La taxe d’entrée au Mali est doublée, car c’est dimanche et donc considérée comme heures supplémentaires… et nous avons droit à 2 reçus !!!! Ce n’est donc pas mis dans la poche du douanier ou du policier.
Nous empruntons une petite piste de montagne qui nous a été indiquée par le douanier pour rejoindre Biandagara. Cette superbe piste nous fait passer dans des villages très typiques et très intéressants.
Le pays Dogon est un lieu très touristique et bien évidemment les effets dévastateurs du tourisme de masse se font ressentir avec les « bonjours », « donne-moi un stylo », « donne-moi un cadeau », « donne-moi de l’argent » suivi ici d’un « ça va, bonbon » très original et innovant. Les arnaques aux touristes vont bon train : le prix du pain a subitement presque doublé ainsi que le prix des bières…
Bref là où les touristes sont en nombre on retrouve l’Afrique mendiante qui a perdu toute dignité et tout sens de l’honneur.
Nous fuyons donc rapidement cette zone qui pourrait gâcher notre souvenir d’un Mali aussi accueillant que le Burkina.
Nous sommes bien décidés à revenir dans ce superbe pays Dogon, mais dans d’autres conditions, avec Orion chargé pour une association qui nous ouvrira d’autres horizons moins touristiques, mais beaucoup plus intéressants dans ce pays où l’animisme est si fort.
Ici, les togunas (sortes de maison communale à la fois tribunal et case à palabres) sont si basses qu’on ne peut pas s’y tenir debout afin de calmer les ardeurs d’un éventuel courroux. Il y a de nombreux interdits liés aussi bien à l’âge et à l’initiation des jeunes gens qu’à la période de la femme ou simplement à l’heure de la journée : personne ne doit se trouver dans les champs à la tombée de la nuit par respect des ancêtres et la vie reprend passer le crépuscule.…
Nous partons donc rejoindre le « delta intérieur » du Niger. C’est une vaste boucle où le Niger forme une zone de lacs intérieurs.
Depuis plusieurs jours, l’harmattan ne souffle plus, et donc il y a beaucoup moins de poussière. La température est élevée dans la journée, plus de 40°, mais la nuit il fait frais (environ 30°…tout est relatif) et il y a de l’air.
Mopti, ville tant vantée par les dépliants touristiques, est un point de passage presque obligé pour aller en pays Dogon, avec un petit aéroport et un accès à internet.
Ce qui était signalé dans notre guide est dépassé cependant par la réalité : c’est une ville fort « odorante » avec des égouts à ciel ouvert dans toutes les rues, la saleté y est repoussante et il y a les mouches par millions.
Seule la zone du port avec une activité grouillante de bateaux et de pirogues assurant des liaisons sur le Niger vers Gao et Bamako est à retenir.
De plus, il n’y a pas moyen d’être tranquille et là encore, le carton d’eau au « dépôt » (grossiste) est curieusement 50% plus cher que dans une petite boutique un peu plus loin… Il est vrai que le grossiste vend de la bière et que donc les touristes viennent chez lui !!!!
Nous décidons donc de quitter Mopti pour retourner dans un petit village près duquel nous avons dormi et où nous avons vu en passant ce matin que c’était jour de marché.
Les gens viennent visiblement de très loin et ce village doit être réputé, car on peut repérer à plusieurs kilomètres à la ronde les colonnes de charrettes et de vélos qui s’y rendent ou en reviennent.
L’ambiance dans ce marché est très sympathique et nous aimons nous y perdre quelque temps au contact d’une population qui tranche avec celle de Mopti, distante pourtant à peine de quelques kilomètres….
Nous nous acheminons doucement vers San en faisant une halte réparatrice pendant les heures chaudes.
L’ambiance de San est beaucoup plus sympathique que celle de Mopti et nous faisons quelques balades dans les villages environnants sur le Bani, affluant du Niger tout proche.
Ici des « grappes » de gamins veulent absolument nous prendre la main et nous accompagner. Nous n’avons pas assez de doigts à chaque main pour qu’ils se tiennent accrochés à nous…
Ambiance très africaine nécessitant un bon décrassage après, car leur dernière douche doit remonter à la dernière saison des pluies !!!!
Doucement, nous reprenons la route vers Bamako.
À Ségou, petite ville sur le Niger. L’accueil et l’ambiance sont fort agréables tout comme les rencontres avec entre autres :
Une discussion fort intéressante, lors du repos du midi, avec un éleveur qui a quitté le Burkina à cause de la sècheresse
Une poursuite du camion par un instituteur en mobylette pour se faire expliquer la signification de notre devise à l’arrière du camion (« Quand Voyage rime avec Partage »).
Nous quitterons 2 pays (Burkina et Mali) très semblables avec la même volonté de s’en sortir.
Ici une campagne d’éducation pour scolariser les enfants plutôt que de les faire travailler dès le plus jeune âge, là une campagne de lutte contre le sida ou de lutte contre l’excision ou encore contre la surcharge des véhicules routiers…
Certes, il y a beaucoup de chemin à faire, mais les résultats commencent déjà à se faire sentir, avec des pays beaucoup plus propres, et donc beaucoup moins de mouches (et probablement moins de maladies) où les abords des points d’eau sont presque systématiquement cultivés (champs et potagers) et où l’accueil est presque toujours fort sympathique.
À Bamako nous faisons une journée de visite culturelle au Grand Musée avec de superbes expositions de photos retraçant les constructions en banco (terre additionnée de paille et d’excréments d’animaux variés suivant les pays) et.une grande exposition de masques et de statuettes rituelles et de tissus du Mali.
Petit « pèlerinage » également avec la visite de l’hôpital du point G (CHU de Bamako) où notre « grand maître de Passerelles Murétaines » (une des nombreuses associations dans laquelle nous sommes actifs) est né…
Pour les derniers achats d’artisanat malien (pour Dunes Sous le Vent.et nous) nous faisons un tour au grand marché de Bamako : authenticité et ambiance africaine garanties…
Le mardi 4 mars, à 3heures 25 du matin, Cécile décolle pour Toulouse et nous espérons qu’au cyber avant de quitter Bamako nous aurons des nouvelles de son arrivée à bon port, car nous craignons fort de ne pas pouvoir trouver de cyber avant Nouakchott… En fait, au hasard de la route, nous trouvons une cabine publique dans un village en bord de piste ce qui nous permet d’être rassurés.
Nous ferons une remontée « rapide » vers le Maroc où nous ferons à nouveau un peu de tourisme avant de prendre le bateau à Tanger.
Après un dernier marché à Nioro du Sahel au Mali (nous savons qu’après en Mauritanie il sera très difficile de trouver un marché digne de ce nom), passage de la douane sans problème.
Orion avale les kilomètres et nous, la poussière et le sable…
Au « cyber du désert » de Kiffa, nous rencontrons 2 Mauritaniens fort intéressants, mais malheureusement, nous devons avancer et donc écourter notre échange.
Malgré la promesse faite d’échanger par internet, loin des yeux, loin du cœur et 6 mois plus tard nous n’avons toujours pas de nouvelles…
Il est vraiment très dommage que ce soit si difficile de rentrer en contact avec les gens ici en Mauritanie.
En effet au moindre arrêt, tous les enfants se précipitent pour réclamer cadeau ou argent (sans même dire bonjour la plupart du temps) et deviennent insolents et moqueurs en cas de refus. Beaucoup d’adultes réclament aussi et même la police ou la gendarmerie n’hésite pas à quémander un dictionnaire, un tuyau, une carte routière, un triangle de signalisation ou une perceuse…
Bien évidemment, nous ne cédons jamais et ils n’insistent pas !!!!
Il faut quand même mettre un bémol, et il y a heureusement des Mauritaniens qui ont gardé le sens de l’honneur et de l’hospitalité tel ce gendarme qui nous a offert son pain, car nous en cherchions et que la prochaine boulangerie est à environ 250 kilomètres… (déjà l’an dernier ils nous en avaient offert à ce même poste de contrôle), car nous nous étions déjà fait « piéger » par la distance peu courante entre les boulangeries.
Nous continuons notre « remontée » vers Tanger et nous sommes très étonnés de découvrir un Nouakchott sans embouteillage (c’est bien la première fois), mais également avec tous les commerces fermés, presque désert ! Étrange sensation dans cette capitale habituellement si grouillante…
En fait, nous découvrons qu’il est 14 heures, vendredi, et donc à l’heure de la grande prière : tout s’arrête et la ville devient presque fantôme !
Rapidement après la prière nous trouvons un cyber pour prendre nos messages et filons en direction de la frontière marocaine.
Après la fournaise de la route de l’espoir avant-hier (nous trouvions qu’il commençait à faire bon le soir, vers 36°), nous avons rattrapé l’influence de l’océan à Nouakchott en perdant 20° et en retrouvant ce cher vent du Nord-Est que nous trouvons glacial !!!! Certes notre consommation d’eau (la notre, pas celle d’Orion qui lui reste sobre enfin… sauf en carburant…) a brutalement été divisée par 3 à 4, mais le soir nous sommes obligés de nous mettre à l’abri et de nous couvrir !
Nous arrivons donc à Dakhla (9800 kilomètres au compteur d’Orion) après un passage de la frontière Mauritanie-Maroc express (1 heure et demie) avec chaussettes, pull et pantalon long !!!! On prend décidément très vite de mauvaises habitudes…
Depuis Guerguerat un vent violent du nord ralentit très nettement notre progression, mais nous continuons vaillamment notre remontée non sans avoir fait un tour au marché de Dakhla qui parait toujours si beau après un mois de marchés africains (et surtout mauritaniens).
C’est par 24°24’ de latitude nord et 15°11’ de longitude ouest que nous avons franchi le 10.000e kilomètre de notre périple (plus un jour et demi de bateau !). Nous avons fêté cela avec une petite langouste (…4,50 € à Dakhla).
Après une dernière journée de galère saharienne, nous retrouvons, à Guelmine, le premier arbre (en dehors des villes) depuis 2.000 km et fini le désert pour ce voyage.
Ici, nous refermons avec plaisir la porte du désert …
Cette année, au retour, le vent a été particulièrement violent, et donc cette traversée particulièrement pénible, d’autant plus que le vent venant du nord ralentissait beaucoup Orion et nous paraissait glacial.
Heureusement à Tiznit nous avons retrouvé la verdure, les arbres, la brise agréable pour se promener tranquillement dans le marché et la médina.
En effet, nous avions décidé de remonter « rapidement » (à 65 km/ h !) le désert pour profiter des derniers jours pour faire un peu de tourisme et prendre des forces avant le retour au bercail.
Bien évidemment, nous passons la soirée avec nos amis d’Aït-Ali toujours aussi sympathiques et heureux de nous revoir pour être dans les premiers à partager nos (déjà) souvenirs de notre nouvelle aventure.
Nous refaisons le plein à Agadir de toutes les denrées que nous avons épuisées.
Petit tour au grand marché d’Agadir (véritable ville dans la ville) et dans le centre pour acheter de l’artisanat pour nous et pour Dunes sous le Vent.
Nous reprenons ensuite la route vers Essaouira et passons la soirée dans les arganiers.
Ancienne cité portugaise, Essaouira est spécialisée dans le travail du bois de thuya. Nous en profitons donc pour continuer les achats pour Dunes sous le Vent et pour nous. Après un tour sur le chantier naval où nous admirons le travail à l’ancienne sur les bateaux en bois (un an de travail pour réaliser un de ces beaux bateaux de pêche), nous repartons doucement vers Safi.
Safi est célèbre pour ses poteries encore fabriquées à l’ancienne et cuites dans des fours traditionnels chauffés aux genets. Là encore, nous continuons nos emplettes avant de repartir vers Oualidia.
Ici, le samedi c’est le jour du grand souk, et bien sûr nous allons y faire un tour. L’ambiance y est très colorée, la foule dense et bruyante et les étals très divers et variés : un vrai Capharnaüm.
Nous allons ensuite nous acheter des oursins sur la plage (2 € pour treize à la douzaine !).
À El Jadida, ville toujours aussi sympathique, nous découvrons au hasard d’une rue un marché que nous ne connaissions pas, mais qui est super. Nous complétons notre repas du soir par deux beaux rougets barbets hyper frais pour la modique somme d’un euro chacun …
Nous passons la nuit dans la forêt où se trouve le Sofitel, mais nous n’y allons pas, car…Orion est trop chic pour eux !
Après avoir terminé nos derniers achats d’artisanat (Orion commence à être à nouveau bien plein) nous allons faire un petit tour à Azemmour toute proche et toujours aussi agréable elle aussi.
Le compteur d’Orion n’affichant que 11.600 km (!), nous décidons ensuite de prendre le chemin des écoliers pour rejoindre Tanger par de superbes petites routes de l’intérieur.
Un matin au petit déjeuner, comme cela nous est déjà arrivé à plusieurs reprises soit le soir soit le matin, nous avons la visite du fermier qui habite une masure non loin de là où nous avons passé la nuit (peut-être sommes-nous sur ses terres ?).
Il arrive les bras chargés de cadeaux : un pain, 2 litres de kéfir (sorte de yaourt) et des œufs, le tout maison bien évidemment ! Pour le remercier, nous lui offrons des bananes et du « tonic » burkinabé. Il reviendra un moment plus tard avec à nouveau du kéfir dont nous refusons une partie et de … l’eau dans un bidon. Il nous fait signe que c’est pour nous laver et lorsqu’il comprend que nous avons de l’eau dans le camion il jette la sienne en … faisant le début de notre vaisselle, car il n’a pas envie de la transporter à nouveau jusqu’à chez lui.
C’est pour ce genre de rencontres et de partage que nous aimons nos voyages à l’aventure sans jamais aller dans les campings même si, en l’occurrence, les contacts verbaux étaient très difficiles, car il ne parlait pas le français, mais son sourire en disait très long et le nôtre aussi.
Nous prenons ensuite une route superbe de montagne (qui devient piste en chantier). Les paysages sont grandioses, les montées et les descentes aussi (ils ne connaissent que la ligne droite !), mais Orion est vaillant.
Petit tour sur Meknès toujours aussi vivante et sympathique avec son dédale de ruelles dans les souks de la médina.
Puis nous nous rapprochons de la côte par une très jolie route de l’intérieur.
Après un dernier tour au marché de Larache pour les dernières emplettes, puis au dernier cyber pour notre mise à jour régulière, nous regagnons en fin d’après-midi Tanger pour le bateau. Le temps à viré à la pluie (première goutte d’eau depuis la maison il y a 2 mois) : le Maroc pleure notre départ…
Encore plus que d’habitude, Orion est la cible de clandestins au niveau des feux rouges : ils cherchent à se glisser sous les camions dans l’espoir de passer au mépris des plus élémentaires règles de prudence, mais nous veillons au grain et arrivons à l’embarquement sans passager supplémentaire.
Le bateau part à l’heure prévue, à la fin du repas.
Malgré le mauvais temps, la traversée a été fort calme et le bateau n’a pas bougé du tout.
À la maison, le compteur d’Orion affichera plus de 12700 kilomètres (sans compter les 3 jours de bateau bien sûr).
À aucun moment, nous n’avons ressenti le moindre sentiment d’hostilité et les seules agressions dont nous avons été victimes étaient celles de moustiques ou autres bestioles piquantes hormis les « attaques » avec du kéfir, du pain, des œufs ou du lait… Les terroristes cherchent des cibles bien plus médiatiques que nous et nous refusons d’entrer dans leur jeu : sinon il ne faut plus aller à New York ni à Madrid ni à Paris par exemple, et ne plus prendre de train, ni de métro, ni d’avion !
La constellation d’Orion était tous les soirs au rendez-vous au-dessus de notre tête (sauf le dernier soir à Tanger à cause de la pluie) et Orion s’est très bien comporté même s’il a besoin d’un bon nettoyage et d’une révision générale avant notre prochain départ.
Nous sommes passés à moins d’une demi-journée de camion de la Cote d’ivoire (aucune envie d’y aller en ce moment) de la Guinée, du Bénin, du Togo, du Ghana, du Niger, que des pays qui font rêver…
Nous arrivons donc à la fin d’une bien belle aventure avec des images plein la tête, et beaucoup plus riche qu’au départ…
Certes il ne s’agit pas de richesse bassement matérielle, mais de cette richesse d’échanges et de partages qui fait que nous laissons un petit bout de notre cœur à droite et à gauche au fil des rencontres diverses.
Certaines restent sans lendemain, car fugaces ou sans suite, mais d’autres nous font lier de réels liens d’amitié.
Bien sûr, nous avons vu beaucoup de misère, mais aussi beaucoup de gens simplement heureux et bien dans leur peau. De plus, ils sont souvent prêts à partager ce qu’ils ont, même (et peut-être même surtout) s’ils n’ont pas grand-chose.
Nous avons découvert un Mali tel que nous ne l’imaginions pas : certes très pauvre, mais courageux, travailleur et cherchant à aller de l’avant et en plus avec de bien beaux paysages.
À n’en pas douter nous reviendrons aider ce pays qui en vaut la peine.
Bien sûr nous avons trouvé au Burkina Faso la même envie de faire face aux difficultés et le même désir d’aller de l’avant, mais nous le savions d’avance, car tous les témoignages que nous avions eus avant notre départ allaient dans ce sens…
Un énorme merci à Carole et à sa petite famille qui nous a accueillis et si chaleureusement « séquestrée » chez elle.
Un très grand merci à Mahamadi et à toute son équipe qui nous a si gentiment pris par la main dans Ouagadougou et amené dans les maquis les plus super…
Merci au père Bonaventure qui nous a fait vivre une journée inoubliable et traditionnelle à Zam.
À n’en pas douter nous reviendrons aussi…au Burkina Faso
Mais ces découvertes et ces contacts privilégiés que nous avons eus, nous savons que nous les devons en grande partie à Dunes sous le Vent sans qui notre aventure aurait été bien différente.
Que toute l’équipe d’actifs de cette association et Danièla sa présidente, en soient vivement remerciées ici. Nous savons, pour être actifs dans plusieurs associations, que seul un travail collectif permet à une association d’être aussi efficace.
Nous sommes vraiment contents d’avoir pu aider cette association dynamique, et d’avoir pu aider des adultes et des enfants burkinabés qui le méritent vraiment.
Tous les dons que nous avons recueillis ont été acheminés à destination sans être obligés de verser de bakchichs. Ils ont été remis aux responsables locaux (chefs de villages, présidents d’association, instituteurs…) suivant nos principes de transparence totale. C’est eux qui feront les partages, car nous sommes incapables de discerner qui a le plus besoin d’aide.
Encore un grand merci à tous ceux sans qui notre voyage n’eut pas été possible ou du moins beaucoup plus difficile à mettre en œuvre :
– Tous les copains et amis qui se sont partagé les rôles pour garder les animaux, s’occuper de Cécile et de tous les petits tracas quotidiens
– Olivier pour avoir géré les problèmes les plus urgents, les petits soucis routiniers d’Ejoty (notre entreprise, certes réduite, mais avec ses devoirs envers ses clients)
– Notre médecin sans les conseils duquel nous n’aurions pas été aussi tranquilles
– Guy, sans qui notre site en serait resté là où il en était avant notre départ…
– Tous ceux qui ont pris le temps de nous suivre pendant ces 2 mois
– Tous ceux qui ont pris encore plus de temps pour nous envoyer quelques mails
Et pardon à tous ceux que nous oublions …
Ils seront tous certainement remis à contribution (s’ils sont toujours partants) pour notre prochaine équipée en janvier prochain !
FIN
PS :
Si nous avons tardé (beaucoup trop) à mettre en ligne ce récit, en revanche nous « travaillons » depuis plusieurs mois à notre prochain voyage qui sera… Le MALI (pays Dogon) avec bien sûr très certainement un petit (dé)tour par Ouagadougou voir comment va le petit bout de cœur que nous y avons laissé.
Prochain départ d’Orion vers le 20 janvier 2009 pour Donno au Mali : nous allons aider AFRIKAINED (http://www.afrikained.org) à monter un centre d’éveil pour les enfants (il est réclamé par les éducateurs du village) et aider une antenne de dispensaire.
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