Le retour …
Arrivés à Larrache le vendredi, le marché n’est pas comme d’habitude : aucun poste de poissons.
Seuls quelques rares bouchers et quelques marchands de fruits et légumes sont ouverts …
Islam oblige, c’est le jour de la grande prière ! Un marchand nous explique que ceux qui restent ouverts sont montrés du doigt et qu’il leur est fréquemment demandé des explications !!! Idem au souks il n’y a que peu d’animation. Nous sommes très étonnés de cette montée en puissance de l’islam rigoriste alors qu’ailleurs nous n’avions rien remarqué de particulier les vendredis. Certes parfois des villes sont désertes au moment de la grande prière, mais pas de magasins fermés toute la journée du vendredi !
Cela ne nous empêche nullement de trouver tout ce que nous voulions ramener en France … Tant pis pour le poisson du bivouac ce soir !
Samedi nous arrivons à Tanger Med vers midi pour un embarquement prévu à 16h. Il faut 1 heure pour les formalités de compagnie de navigation, de police et de douane. Il faudra encore 1 heure pour passer Orion au scanner comme tous les autres véhicules … Nous apercevons alors « l’Excellent » (notre ferry du retour) faire des ronds dans l’eau en attente de pouvoir entrer dans le port.
Ensuite nous sommes parqués sur le port en attente du chargement. À l’heure théorique du départ, les voitures sont encore très nombreuses à descendre ! Ensuite ce sera les remorques de semis qui seront déchargées, le tout dans la joyeuse pagaille habituelle ici ! C’est à celui qui passera devant les autres y compris en shuntant à travers des parkings pour gagner 1 ou 2 places. Les 4×4 des raids sont bien rutilants, ils seront en revanche pleins de boue au retour pour montrer qu’ils ont bien fait du hors pistes. Les autres véhicules, dans la plupart des cas, sont tous plus chargés les uns que les autres avec des chargements sur le toit aussi volumineux que le véhicule, des amortisseurs à bout de course et les attelages touchent même parfois le sol !
L’embarquement fini par commencer dans la même pagaille : le bateau fait escale à Barcelone, mais continue ensuite vers Gênes. Rien n’a été trié, ni la taille, ni la destination et de plus dans la cale du bateau il faut faire demi tour avant de se garer, ce qui pose visiblement problème à bien des conducteurs !
Bref nous partons avec 4 heures et demie de retard !!! Nous verrons bien à qu’elle heure on arrivera à Barcelone …
Nous avons trouvé un Maroc qui se modernise, avec des routes dans le sud où le goudron a apparu, mais aussi bien des routes saute-mouton non entretenues avec des nids de poule qui parfois deviennent des nids d’autruches !!! Dans les (grandes) villes les containers poubelles sont apparus,mais ils débordent tous et on est très loin du tri sélectif ! Dans le sud,nombreuses sont les cultures irriguées avec des gouttes à gouttes alimentées par des pompes et des panneaux solaire. En revanche les nombreuses serres qui sont apparues il y a quelques années dans le nord nous laissent un peu dubitatifs car quand les plastiques sont cuits par le soleil, il s’envolent au gré du vent où sont abandonnés un peu partout. Il nous a été impossible de trouver un carré de cent mètres par cent mètres sans de nombreux déchets non biodégradables : au choix il y a toujours un bidon, une boite de conserve, un sac en plastique, une canette ou des tuyaux etc etc. Les bouteilles ont un autre sort : en plastique elles sont jetées n’importe où, celles en verre sont cassées avant d’être abandonnées. Il ne faut pas qu’un voisin puisse voir qu’on a consommé de l’alcool. Résultat, il y a des débris de verre un peu partout qui seront là encore dans des centaines d’années …À Kénithra, grande ville du nord, suite à l’absence habituelle de panneau, nous nous sommes retrouver dans la banlieue nord avec des montagnes d’immondices dans la rue au milieu desquelles pâturaient en toute tranquillité chèvres moutons et vaches comme nous l’avions vu en Mauritanie, Mali ou Burkina Faso.
La condition féminine n’a pour le moins guère évoluée. À bien des moments nous nous sommes crus en Afrique noire : la femme à la corvée de bois ou (et) d’eau, l’homme au café devant un verre de thé ! Nos « chiennes de garde » devraient venir se recycler un peu ici !
Mais ce n’est pas ce coté là du Maroc que nous retiendrons …
Une fois encore nous sommes comme le renard du Petit Prince avec ses blés dorés…Nous repartons avec des rencontres plein le cœur et des images plein la tête : des sourires d’enfant, l’accueil de nos amis et de l’ensemble de la population,de nombreux partages, des montagnes superbes, des régions désertiques, des froidures pleines de boue, des chaleurs écrasantes avec la morsure d’un soleil de plomb, des vents violents, des calmes plats, des vagues déferlantes, des montées vertigineuses, des descentes à pic, des femmes cheveux au vent, des femmes en burqa etc etc …
Comme à chaque voyage, nous tenons à remercier tous ceux sans qui nos « missions » ne seraient pas aussi enchanteresses pour nous : d’abord Olivier Cécile et Quentin qui s’occupent de la maison en notre absence, gèrent les petits soucis du quotidien et s’occupent de nos animaux aidés en cela par JC et Kty …
Un merci particulier à Quentin qui a refait ce site tout beau tout neuf qu’il m’a appris à gérer sans peine. Merci à Guy qui s’en occupait depuis 12 ans.
Merci aussi au soutien fidèle et sans faille de Françoise qui nous a suivi de bout en bout en commentant savoureusement !
Merci à tous ceux qui ont permis de récolter ce que nous avons amené, merci au soutien de l’école Mirès Vincent de Muret. Merci à la catéchèse de Muret qui a permit à des petits chrétiens de se mobiliser pour aider des petits maghrébins.
Merci à notre médecin qui grâce à ses bons soins nous permet de continuer malgré les années qui s’égrainent.
Bien sûr un MERCI tout particulier à tous ceux qui nous ont fait l’honneur de partager notre petit cochon l’an dernier : grâce à vous l’école de Tatiouine va avoir bientôt des toilettes, le village a maintenant un photocopieur pour la crèche et l’école et le dossier du branchement électrique est accepté. (Il devrait être effectif ces jours ci …) Le dispensaire va pouvoir acquérir les médicaments les plus urgents.
Merci à tous, l’an prochain nous repartirons encore ensemble vers une destination probablement nouvelle que nous commençons à « travailler ».
1 Comment
Merci pour votre partage qui nous a fait voyager un peu avec vous.bises.